Une agence des Assedic, quelque part dans Paris.

Une dizaine de personnes patientent derrière le guichet.

Un homme s’approche exaspéré.
« Je n’ai toujours pas reçu mes indemnités ! ».

Le conseiller consulte son ordinateur.

 "C’est normal vous êtes radié.

L’homme explose.
"Comment ça radié ?. Je vous ai envoyé le papier qui manquait. Je ne peux pas voir la même personne que la dernière fois ?
Elle m’avait dit que mon dossier était complet.« »Ben, non, elle n’a pas pu vous dire ça. Il faut voir ça avec l’ANPE", rétorque l’homme des Assedic.

 « Mais c’est l’ANPE qui me renvoie vers vous ! » s’emporte le radié.

Le ton monte. "Vous radiez les gens pour que Chirac puisse se pavaner à la télé sur le chômage qui baisse et le plan de cohésion sociale.
Tout va très bien ,madame la Marquise !« . Il fulmine. »Et, pendant ce temps, on me balade entre le liquidateur judiciaire de mon entreprise, les Assedic et l’ANPE !

 Ca fait trois mois que je n’ai rien touché !« Tout le monde s’en mêle, les uns pour applaudir ses propos, les autres pour le presser de laisser la place. »Je ne bougerai pas tant que vous n’irez pas chercher votre collègue."

Le conseiller disparaît et revient avec un homme qui entraine le chômeur excédé dans son bureau.

 Chut ! on radie.

"Pourquoi vous ne nous recevez pas dans un bureau ? Pourquoi ça doit se passer devant tout le monde ? C’est humiliant reproche une dame dont le tour est venu.
Avant c’était mieux".
Avant, les gens prenaient un numéro, allaient s’asseoir ou fumer dehors en attendant leur tour.
A l’inscription de leur numéro sur un écran ils se présentaient au guichet et réglaient leur dossier à l’abri des oreilles indiscrètes.

Aujourd’hui, plus de numéro et retour à la queue devant le guichet, juste derrière une ligne blanche qui porte cette admirable inscription.

« Veuillez respecter l’espace de confidentialité, SVP ! »

Art de « F. assouline » trouvé par Linsay dans « Marianne ».