PAMAR : la Direction au pied du mur

jeudi 15 février 2024
par  Charles Hoareau
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Le conflit qui oppose les salariés de la blanchisserie du groupe Ste Marguerite à la direction de celui-ci, vient de connaitre un nouveau développement et ce, grâce à l’action des grévistes. En effet, alors que la direction et l’invisible M. THIRE jouaient le pourrissement comptant manifestement sur le découragement et l’absence de paie, il va falloir qu’ils revoient leurs plans.

La solidarité est une arme

50 jours de lutte, à la CGT on sait ce que cela veut dire. Aussi coup sur coup l’Union départementale du 13 a pris deux initiatives qui ont secoué. Il y a eu d’abord la solidarité financière qui a permis de remettre aux grévistes des chèques qui étaient d’autant plus bienvenus qu’à PAMAR les salaires sont très bas. Il fallait entendre la réaction de ces hommes et ces femmes qui découvraient concrètement le sens du mot solidarité dans leur vie.
La deuxième initiative a été l’organisation, vendredi 9 février, au 51e jour du conflit, d’un barbecue sur le piquet de grève devant l’entreprise où, malgré la pluie, des dizaines de cégétistes du département sont venus partager ce moment de fraternité, dockers de Fos et Port St Louis, syndicalistes de l’union locale de Martigues, agents des hôpitaux sud, employés du conseil départemental, de la mairie, ouvriers du bâtiment ou de l’énergie...L’occasion pour Kala, la déléguée, de prendre la parole pour la première fois, au micro et devant ces frères et sœurs de lutte qu’elle découvrait. Et alors qu’elle n’avait rien préparé et encore moins écrit, elle parle bien, ses mots résonnent. Ils disent les raisons de la colère tranquille d’elle et de ses camarades et tous leurs mercis pour cette solidarité qui s’exprime et leur donne une nouvelle force dans cette lutte. Le barbecue se finit en dansant et nul doute que la semaine qui va suivre va voir de nouvelles actions.

La direction mise devant ses responsabilités.

La semaine commence par une visite au personnel de la clinique Beauregard avec en main le dernier tract qui parle de la détermination des grévistes, des 28 entreprises de « l’homme invisible » et de l’appel à la solidarité.

L’accueil est très bon et des employés nous signalent que des patients commencent à faire des remarques sur l’hygiène des draps certains allant même, parait-il, jusqu’à changer d’établissement à cause de cette question. Le lendemain à la clinique Vert Coteau l’accueil sera aussi très bon, d’autant que les personnels des deux cliniques s’étonnent de l’attitude de la direction, de son refus du dialogue et par opposition, de la détermination des grévistes qui ne faiblit pas.
Le lendemain c’est le mercredi 14 février et si pour certains c’est la St Valentin, pour la directrice de PAMAR quand la sonnerie retentit au portail ce n’est pas un amoureux les bras remplis de fleurs qui apparait, mais l’inspectrice du travail qui vient chercher les documents qu’elle a réclamé depuis près d’un mois...Une occasion d’une visite amoureuse accompagnée de Kala qui ne manque pas de constater avec elle les draps souillés entassés à même le sol, l’organisation du circuit de lavage qui ne permet pas la stricte séparation entre linge sale et linge propre, les conditions de travail dangereuses en hauteur et autres babioles comme la douche et nombre d’équipements non conformes...Ce sera aussi l’occasion de constater que le registre des entrées et sorties du personnel n’est pas à jour en particulier pour le personnel intérimaire...Ce sera enfin pour Kala l’occasion de récupérer la copie de la lettre que la même inspectrice avait faite le 18 janvier...et ce n’est pas triste ! Sur une lettre de 6 pages où sont détaillés avec précisions les infractions relevées, la direction est mise en demeure de respecter la loi... Jugez par vous-mêmes :

Elle relève des infractions au code du travail sur le respect du droit de retrait, sur le respect du droit d’alerte, sur l’embauche des intérimaires pendant la grève, toutes peines qui relèvent du pénal et donc d’amendes (10 000€ par embauche illégale !) et de peines de prison...Et à cela s’ajoutent les non respect des conditions de travail, les mises en danger de salariés, l’utilisation de produits chimiques en toute absence de visibilité...Et cela sans préjuger de ce qu’elle a pu constater lors de sa visite en particulier concernant les draps souillés stockés et empilés à même le sol...

Quand la visite se termine Kala revient vers le groupe la lettre à la main et devant le portail, dans le soleil qui illumine l’avenue, les grévistes trinquent dans des gobelets en plastique en buvant une eau gazeuse parfumée à je ne sais quel fruit exotique mais qui, dans ces circonstances, a plus de goût que le meilleur des champagnes servi dans des coupes de cristal...

Pas trop le temps de s’attarder quand même car l’après-midi Sonia, Kala et Idris passent en direct sur Radio Galère, une radio locale marseillaise.



Documents joints

Tract 51<sup class="typo_exposants">

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