L’entreprise à ceux qui y travaillent

mardi 3 janvier 2012
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Cent soixante trois, tels sont les effectifs du « staf » de campagne du candidat Hollande. Cent soixante trois conseillers femmes et hommes, jeunes et moins jeunes, blonds ou brunes ; mais tous sont issus des mêmes trois ou quatre grandes écoles tout comme leur employeur le candidat lui-même. François Hollande tous y ont appris les mêmes principes ceux du « néo-libéralisme ».

Ne nous méprenons pas, sur l’autre rive, peuplée de Sarkozistes, c’est la même pléthore de « conseillers et chargés de missions, de même formation universitaire, de même profession. Mais il y a des deux côtés de la rive une différence énorme : les sarkozistes ont cinq ans d’avance dans leur expérience de l’exercice du pouvoir et ils comptent bien rempiler pour cinq ans ; et si les élections en décident autrement, ils décrocheront un bon job dans l’appareil d’état où ils feront les mêmes « notes, études ou sondages ». Les plus méritants rejoindront ce qui constitue le « top du top », un siège de conseiller financier dans un groupe du CAC40, ou une agence de notation.

Pourtant cette campagne électorale constitue une première, en ce qu’aucun des candidats « présidentiables » ne peut échapper à ce programme de « sortie de la crise » par le bas qu’on peut résonner ainsi :
- Baisse des coûts du travail
- Réduction des dépenses sociales
- Privatisation de tous les services publiques (santé et éducation)

Pour consolider la « pensée unique » une sorte de tribunal qui tire à vue sur toute manifestation, ou revendication et accuse aussitôt de « populisme, et de ce fait irresponsable » ou « prenant en otage » des foules de voyageurs. Ainsi la boucle est bouclée, l’élection présidentielle n’est même plus un choix entre plusieurs politiques : il est réduit à la recherche du candidat capable de mettre en oeuvre la politique néo-libérale avec le consentement de ses victimes. Or on l’a vu en Grèce, en Espagne, au Portugal, en Italie, en Belgique et ici en France, en Grande Bretagne ou même en Pologne : « c’est pas du tout cuît ».

C’est la nature du système qu’il faut changer

La France compte aujourd’hui 1% de « super-riches » et 91% de sa population active qui est salariée ; à ce titre ne reçoit que 58,5% des richesses qu’il a pourtant créé. Il n’y a pas de milliardaires salariés : la moyenne des revenus des cadres est 3,3 fois supérieure à celle des employés et ouvriers. Comment le numéro un de la fortune française a-t-il pu passer de 1 à 22,3 milliards d’€ en quelques années ? Une « réussite » qui fait l’admiration de Sarkozy lui-même ! Tour bêtement parce que le milliardaire et ses pairs ont le pouvoir : ils ont transformés ainsi l’organisation étatique en bras armé de leur caste : leurs lieux de pouvoir : les conseils d’administrations des sociétés les plus puissantes. Ils le peuvent aussi parce qu’ils sont protégés par le statut du salarié « qui implique leur subordination contre un salaire ». ils sont aussi protégés par la non-représentation du travail dans la définition de la politique du pays par l’isolation de l’entreprise ainsi réduite en zone de non-droit de la République, en zone de droit exclusif du capital !

C’est à la libération du salariat qu’il faut aboutir en faisant entrer dans l’entreprise le droit de vote de collectivité de ses salariés dans les conseils d’administration qui géreront ensemble et totalement leur outil de travail.

Alors, seulement les salariés passeront du statut de subordination à celui de citoyens complets dont la loi ne connaîtra pas de zone de non-droit : les plus grosses entreprises, celles qui aujourd’hui sont la source de la crise et qui écument le pays y seront astreint. Débarrassée de ce fardeau toute la société, y compris les PME y gagneront.

Elie Dayan
Décembre 2011



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