Faire vivre la Solidarité, un enjeu de Société.

vendredi 30 avril 2010
par  Charles Hoareau
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En ces temps de 1er mai, jour de la solidarité des travailleurs de tous les pays, avec ou sans emploi, il est urgent de remettre cette question en avant.

Depuis que les luttes existent cette question de la solidarité est posée au cœur et autour d’elles.
Aucune lutte ne peut gagner sans elle.

Il est resté dans la mémoire des salarié-e-s des Bouches du Rhône, la grève de 4 mois des mineurs de Gardanne en 1988 ou le conflit de La Ciotat démarré le 6 octobre de la même année et qui a duré plus de 10 ans.
Dans ces deux luttes la question de la solidarité a été déterminante. Des centaines de militant-e-s de la CGT ont versé pendant plusieurs mois une journée de leur salaire pour que ces luttes gagnent.
Une journée par des salarié-e-s qui étaient tout, sauf riches.
Non seulement cela a été déterminant pour le conflit concerné, mais cela a soudé les acteurs et actrices de tout un département et ce de façon durable.
Dans les luttes qui ont suivi, le souvenir de cette solidarité a marqué les esprits.
Les salarié-e-s se disaient qu’en cas de coup dur ils pouvaient compter sur cette force-là qui s’ajouterait à la force de leur unité.

C’est cette même solidarité qui, au soir de la fête de la victoire des mineurs, le 8 08 1988 sur le carreau de la mine a fait chanter jusque tard dans la nuit par tout un peuple de combattant-e-s ce qui allait ensuite devenir le chant de ralliement de tout un département : « A Gardanne on a gagné à La Ciotat on gagnera ohééé ! »

La Solidarité ce n’est pas obligatoirement de l’argent, même si c’est souvent une question essentielle pour pouvoir résister. C’est aussi une visite, des encouragements même lointains, c’est tout ce qui peut conforter un combat et rappeler à toutes et tous une fraternité de classe.

Plus près de nous la lutte des salarié-e-s de l’entreprise de réparation navale marseillaise UNM qui occupent le site depuis 14 mois pose avec force la même question.

De même celle des ex-ADOMA en lutte depuis 4 ans.

La lutte extraordinaire des Fralib, en grève eux, depuis le 8 mars, (52 jours au moment où est écrit cet article), relance aussi en grand la notion de la nécessaire solidarité.

8 semaines de grève, 8 semaines sans salaire. Il n’est pas nécessaire d’être devin pour mesurer que sans une Solidarité à la hauteur de leur lutte, il leur sera difficile de gagner !

Au contraire, une victoire, celle des Fralib comme celle des UNM ou des ex-ADOMA, qui serait pour le coup celle de toutes celles et tous ceux qui y ont contribué, ouvrirait des perspectives pour chacun et chacune d’entre nous.

Et nous ferait à nouveau chanter...

Déjà des choses se font et se sont faites à l’initiative principalement de la CGT. La plupart du temps elles sont le fait d’organisations qui puisent dans leur caisse. Mais il nous faut aller plus loin.

On a coutume de se désoler de l’individualisme ambiant qui parcourt notre société, pourtant des millions d’euros ne sont-ils pas récoltés à intervalles réguliers pour des causes qui vont du tsunami à Haïti en passant par la lutte contre la faim dans le monde ?
Des causes d’ailleurs qu’un autre ordre économique mondial devrait prendre à sa charge.

- Dans ce pays où l’Etat se décharge sur les simples citoyens pour des missions qui devraient être les siennes comme avec le Téléthon ou le Sidaction,

- Dans ce pays où l’on fait passer le budget de la guerre avant le budget de la vie,

- Dans ce pays de la Révolution de 60 millions d’habitants dont 8 millions de pauvres certes, mais aussi d’autres, ne peut-on trouver des milliers de gens qui s’engagent dans un véritable soutien pour des causes où nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes ?

- Dans ce Pays, il existe des centaines de milliers de gens Solidaires, prêts à donner ou à collecter 10€, 20€, 30€ ou 50€ par mois, 1€ par jour, 5 € par semaine, pour peu qu’on l’organise.

L’avenir de nos sociétés passe par la redécouverte par chacun des valeurs de solidarité.

Il n’est sans doute pas possible à chacun d’être Solidaire de tout, mais il n’est pas non plus possible que l’on ne soit solidaire de rien.

Alors amis lectrices et lecteurs, versons pour le combat, organisons les collectes, répondons à l’appel des salarié-e-s en lutte pour un avenir de tous qui se dessine dans les combats de chacun. La campagne pour Rouge Midi se situe d’ailleurs dans cette veine là.

Verser de son argent ce n’est pas dépenser à fonds perdus, c’est investir dans une société d’avenir et de progrès social, c’est nous donner les moyens des victoires futures dont nous avons besoin.

En ces temps de 1er mai et de luttes de résistance tous azimuts il est important de se redire que la Solidarité est un enjeu de société.


Les Frafib viennent de voter la reconduction du mouvement et entament donc leur....9e semaine de grève !!!



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vendredi 30 avril 2010 à 20h34 - par  Linsay