La dynamique de l’été

mercredi 17 août 2005
par  Charles Hoareau
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L’onde de choc du 29 mai n’a pas fini de se propager.

Le gouvernement a beau essayer de mener la politique du rouleau compresseur pour faire croire que le vote n’a servi à rien, il ne peut empêcher luttes, débats et prises de conscience.

Les luttes de l’été, que ce soit sur les libertés ou sur les conditions de travail se sont développées et ont été souvent victorieuses. Dans la foulée de Fabio Lucci - dont on ne mesure peut être pas encore toute la portée de ce conflit victorieux au bout de 51 jours de grève - les rassemblements de victoire se sont succédés : Momo à CARREFOUR, Jacques à COURIR, Isabelle à KIABI...

Les salariés agricoles saisonniers, véritables esclaves des temps modernes, attachés à leur patron comme jadis les serfs à leur seigneur (recrutés dans leur pays d’origine avec un titre de séjour d’une durée exactement égale à leur contrat de travail, ils ne peuvent ni changer d’employeur, ni se loger ailleurs que dans le « logement » imposé par l’entreprise, ni bien sur espérer autre chose que des conditions dégradantes), ces hommes, hier encore peinant et souffrant en silence, ont relevé la tête et gagné des rappels de salaires de plusieurs milliers d’euro, une augmentation mensuelle de l’ordre de 200 euro et le respect de leur dignité ce qui n’a pas de prix...

Ces luttes sont un encouragement pour tous et toutes et un signe pour cette rentrée que d’aucuns attendent avec impatience...

Dans le même temps les débats s’approfondissent dans le camp de ceux et celles qui ont mené bataille pour le NON :

-  Comment empêcher à gauche les grandes manÅ“uvres qui s’annoncent pour la reconstitution de ce qui a échoué hier ? Un programme aussi magnifique soit-il peut-il être une garantie sans rapport de forces ?

-  Comment s’appuyer sur cette dynamique qui a permis la victoire pour reconstruire à gauche une force, un front porteur d’alternative et de rupture avec le capitalisme ?

-  De quoi notre peuple a-t-il le plus besoin ? D’une nouvelle version de la gauche plurielle au pouvoir, avec les mêmes qui ont entrebâillé les portes dans lesquelles la droite s’engouffre aujourd’hui ou au contraire de la (re)construction d’une force - quitte à ce qu’elle soit pour l’instant encore dans l’opposition - et qui porte sans ambiguïté les valeurs de lutte, d’anticapitalisme et ouvre en grand la perspective d’un changement de société ?

-  N’y a-t-il pas des leçons à tirer de ce qui se passe en Amérique du Sud ?

-  N’est il pas urgent de renouer avec cette notion du rôle moteur de la classe ouvrière, cette même classe que certains - l’ayant redécouverte au soir du 21 avril 2002- croyaient à jamais enfermée dans l’abstention, la léthargie, voire l’analphabétisme politique et qui s’est pourtant mobilisée en masse pour rejeter cette Union Européenne, alliance de pays riches contre les peuples du monde ?

Ces questions (et tant d’autres) traversent tous ces militants, encartés ou non, qui ne se résignent pas à l’impuissance. Cette effervescence là, au même titre que les luttes qu’elle accompagne est porteuse d’espérance et peut peser dans le débat à gauche.

A sa modeste place Rouge Vif veut y contribuer. Ni parti de plus, ni chapelle seule détentrice dont on ne sait quel brevet d’authenticité marxiste, nous voulons simplement que des hommes et des femmes se rassemblent pour construire collectivement et donner un point de vue communiste. Nous voulons réaffirmer que le capitalisme n’a pas d’avenir, que si, à la lumière de l’histoire, il faut repenser la question du pouvoir, de l’organisation, du rôle des directions,... le communisme reste la jeunesse du monde.

Certains parmi nous mènent aussi le débat dans une autre organisation politique de leur choix. Ce faisant ils contribuent aussi au nécessaire rassemblement de tous et sans doute aussi au rapprochement des points de vue. Nous pensons en effet qu’être communistes c’est mettre l’accent sur ce qui rassemble et non sur ce qui divise, ceci afin de créer des majorités d’idées porteuses d’avenir et de prises de conscience.

Les désormais plus de 2300 inscrits à la lettre de Rouge Midi, les volontés qui s’affirment de (re)prendre sa place dans le combat pour le changement de société, les fiers porteurs de tee-shirts au message on ne peut plus explicite, nous confortent dans notre démarche.

Avec tous ceux là nous disons fermement :

« CAPITALISME BASTA ! »



Commentaires

vendredi 17 juin 2011 à 12h34

ankles will swell up amidala

vendredi 17 juin 2011 à 06h15

I don ??™t know If I said it already but this so good stuff keep up the good work. =-=