...Et les autres, tous les autres

Merci à celles et ceux qui se sont battus avec tant d’opiniâtreté tout au long de ces 51 jours contre ceux d’en face qui se croyaient tout puissants derrière leur argent, leur pouvoir et leurs lois car bien sûr ils pensaient avoir tout acheté, même la loi.

Merci à ces femmes, souvent seules pour élever un ou plusieurs gamins avec une paie qui ressemble plus à une aumône qu’à la reconnaissance d’un travail et d’un savoir faire et qui ont tenu 51 jours sans rien.

Merci à ceux et celles qui vous ont soutenus et encouragés, qui ont chaque jour et même le dimanche soufflé sur les braises parfois fragiles du feu de l’espoir

Merci à toi Djamila et à toutes celles et ceux qui avec toi ont transformé l’espace de 51 longs jours un parking de supermarché minable, d’une zone commerciale minable, en un lieu de vie, de partage, de solidarité et de retrouvailles quotidiennes toutes valeurs non marchandes devant lesquelles les capitalistes qui vous sous payent ne pouvaient pas gagner

Merci pour tous ceux et celles qui doutent ailleurs de la possibilité de changer les choses,

Merci pour tous ceux qui se croient éternels pots de terre si fragiles, face à des pots de fer qui se croient inoxydables

Merci de votre victoire dont la nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre tant elle donne à ceux et celles qui souffrent ce qui leur manque le plus depuis qu’on le leur a volé : l’espoir

Merci pour Momo qui passe tant de nuits à si mal dormir depuis la machination qu’un autre géant du commerce a monté contre lui et qui tient à travers vous une part de sa revanche

Merci pour les caissières, les serveuses, les réceptionnistes, les magasiniers de ces négriers des temps modernes que sont les géants de la distribution

Merci pour cette dignité qui vous a fait tenir et donne envie à d’autres de faire claquer la leur comme un drapeau aux couleurs de la lutte

Merci pour la joie qui a empli le cÅ“ur de ceux et celles salariés ou chômeurs, de l’industrie ou du commerce, du public ou du privé, de Gardanne ou d’Aubagne, de Marseille ou d’ailleurs

Merci d’avoir gagné*, on en avait tous besoin...

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