Plus de 70% de votants. Record de participation battu !

Tous ceux qui nous rabattaient les oreilles avec le discours : « Les français se désintéressent de la politique » devront revoir leur crédo. C’est la première leçon de ce scrutin.

Si depuis des années les taux d’abstention battaient des records ce n’est pas que les français n’ont plus confiance à la politique mais aux politiques ce qui bien sûr est totalement différent !! C’est bien le sentiment de n’avoir pas à choisir entre deux types de société, une succession d’espoirs déçus, de promesses non tenues qui ont nourri ce qui n’était pas une abstention mais un refus de vote massif.

La deuxième leçon c’est que la victoire incontestable du NON est celle de la France qui lutte contre le recul social, contre les délocalisations, contre les privatisations et la casse des services publics, celle des cités populaires qui cette fois ci se sont mobilisées massivement, celle qui souffre le plus de cette construction européenne pensée sans eux et contre eux pour le seul profit des multinationales.

Il y a maintenant la preuve d’une fracture politique sans précédent.

En effet alors qu’à l’assemblée nationale 90% des élus se sont prononcés pour le OUI, le pays se prononce majoritairement pour le NON. C’est une situation révolutionnaire !

C’est un immense espoir qui est en train de naître. Enfin les travailleurs connaissent la victoire à une élection qui portait sur le choix de société ! La réponse des électeurs n’est pas un NON à l’Europe mais un NON au capitalisme !

De ce fait la responsabilité de ceux qui se sont battus pour le NON est grande et même historique. Il faut prolonger le rassemblement unitaire qui a permis la victoire et, comme nous l’avions écrit dès le mois d’avril, « il y a matière à bâtir une vraie union, de gauche parce qu’anticapitaliste. Il y a matière à bâtir un front populaire de notre temps, porteur de perspective de changement réel de la société » et condition sine qua non de progrès social.

Ce doit être la priorité de toutes les forces du NON de gauche.

Marseille le 29 mai 2005