Les lunettes

Le monde bouge
lundi 13 novembre 2006
par  Charles Hoareau
popularité : 4%

Ce n’est un secret pour personne les débats sont vifs au sein des collectifs antilibéraux. La question des candidatures, en particulier celle pour la présidentielle, devient de plus en plus aiguë au fur et à mesure que l’on se rapproche du 10 décembre, jour programmé de désignation de celle-ci.

Pendant ce temps l’espoir peine à trouver son chemin dans le peuple tant les reculs sociaux sont importants et la gauche anticapitaliste paraît impuissante ou pire absente. Les derniers sondages (même si on est prudents avec cet outil) et surtout ce que l’on peut ressentir en parlant avec ses collègues de travail ou lors d’initiatives d’adresses à la population montrent s’il en était besoin à quel point le vote d’extrême droite et son corollaire l’abstention sont forts.

Quand la situation semble compliquée comme elle l’est en ce moment - c’est le moins que l’on puisse dire - la tentation est grande du repli sur l’associatif , quand ce n’est pas le découragement pur et simple. Pourtant chacun sait bien que la lutte, si elle est indispensable pour dénoncer des inégalités et gagner des acquis ponctuels, ne peut suffire. C’est bien la perspective politique, c’est à dire l’espoir que le capitalisme ne sera pas éternellement vainqueur, qui peut permettre un réveil de l’engagement militant.

C’est quand le flou domine qu’il faut ajuster ses lunettes en regardant plus loin que le moment présent et élargir son regard à l’échelle de l’histoire et du monde.

En regardant l’histoire force est de constater que s’il y a eu dans notre pays comme dans d’autres, des périodes noires, les peuples ont toujours su s’en relever.

De même si on regarde ce qui se passe aujourd’hui dans le monde on pourrait se limiter au constat. La différence de revenus entre les pays les plus riches et les pays les plus pauvres est passée, de 30 pour 1 en 1960, à 60 pour 1 en 1990 et à 74 pour 1 en 1997*.
Les inégalités ne cessent de s’accroître au sein des nations, provoquant tensions sociales, émeutes raciales et autres guerres civiles plus ou moins larvées. Les impérialismes occidentaux provoquent exodes et misère, foulent au pied la souveraineté des nations, attisent les conflits locaux, utilisent l’argument du pseudo choc des civilisations pour masquer leur désir de s’accaparer l’énergie et ce faisant offrent assurément le plus bel avenir à la guerre. Pourtant plusieurs évènements de ces derniers jours viennent nous rappeler que l’heure n’est pas à la résignation mais à l’espoir et à la lutte tenaces.

Car comme l’unité, l’espoir aussi est un combat, et comme elle un moteur.

- Il y a d’abord ce qui vient de se passer au Nicaragua. 16 ans après avoir perdu le pouvoir face aux contras, cette guérilla armée et financée par les Etats Unis, le Front Sandiniste de Libération Nationale revient au pouvoir et les premiers mots de Daniel Ortéga sont pour dédier sa victoire au président cubain Fidel Castro.
"Cette victoire est la vôtre Commandant et celle de votre peuple", peut on lire sur la page Internet du parti sandiniste et le FSLN de remercier Cuba d’avoir accueilli dans ses universités des milliers de Nicaraguayens et d’avoir opéré gratuitement de la cataracte 70.000 personnes. Quel pied de nez à Bush et aux faucons américains qui rêvent de voir l’expérience socialiste de Cuba disparaître alors que de toute évidence elle fait des émules et que certains commencent à se dire que le rêve du Che de voir toute l’Amérique du sud basculer dans le sens du progrès pourrait devenir réalité.

- Il y a les élections américaines. Oh bien sûr nous n’allons pas prétendre ici que c’est l’anticapitalisme qui vient de gagner, mais voir Bush mordre la poussière, au delà du fait que cela nous réjouit, a une autre signification. Ce qui a été sanctionné c’est la politique arrogante de Bush et des républicains, cette arrogance qui se donne le droit de gouverner sans partage son pays et le monde.
"Les démocrates profitent d’une vague de mécontentement des électeurs contre le président Bush et la guerre en Irak", peut on lire dans le New York Times.
Ce que le Los Angeles Times explicite en notant que "durant six tumultueuses années de pouvoir sans partage le président Bush a suscité une opposition très violente, attisé les passions, "
Le Chicago Tribune, à l’instar de toute la presse américaine de dimension nationale, partage cette analyse. "Les électeurs ont dû s’exprimer sur un gouvernement unilatéral. Ils l’ont rejeté. Ils étaient supposés voter à des élections locales. Ils les ont transformées en scrutin national. Et, quel que soit le nom qui figurait sur le bulletin à mettre dans l’urne, au moment de choisir, tous ont lu ’George W. Bush..." Au fond cette élection aussi donne raison aux auteurs de « Les Etats Unis de mal empire. » C’est bien cette vision impérialiste du monde qui est battue en brèche en Amérique, du Nord au Sud, même si au Nord il n’y a pour l’instant pas de véritable alternative à cette politique.

- Au sud encore la résistance dans l’état d’Oaxaca au Mexique, comme la réflexion autour de la dédollarisation de la monnaie latino américaine, comme le rejet qui s’exprime en Afrique et ailleurs tant du paiement de la dette que du pillage des richesses, montre ce même refus d’un monde dominé d’une main de fer par des puissances financières internationales et ce pour leur seul profit. Le dernier sommet des non alignés n’a pas exprimé autre chose et là encore le fait que Castro ait été réélu président de ce mouvement est significatif.

- Ce rejet de l’impérialisme a des répercussions en France puisque de plus en plus nombreuses à droite - et Bayrou en est le dernier exemple - des voix s’élèvent pour reprocher à Sarkozy son admiration du régime US. Bien sûr MAM ou le leader de l’UDF ne sont pas les meilleurs garants de la lutte anti impérialiste ! mais ils sont bien obligés de tenir compte d’une opinion publique qui en France est d’autant plus influencée par la résistance des pays du sud que nombre de ses ressortissants en sont issus. La lutte des sans papiers en est un exemple flagrant. Ce qui s’est passé samedi 11 novembre à l’aéroport de Marseille Marignane illustre cette convergence entre des militant-e-s d’associations et de simples citoyens passagers, devenus l’espace d’un embarquement, des militants des droits de l’homme pour un monde plus humain.

Le monde bouge, il bougera encore plus vite avec nous.

* rapport PNUD 1999



Commentaires

Logo de ywUfhQRv
lundi 27 février 2012 à 15h52 - par  ywUfhQRv

Il sieart temps que les Israeliens se rendent compte qu’ils ne pesent rien dans leur region et que ce qui se joue c’est pas leur economie, mais leur survie ! Ils feraient mieux de discuter moins avec Washington, et plus avec leurs voisins.

Site web : NKInzXdZoJbGPyqfg
Logo de Sammy
vendredi 12 août 2011 à 03h30 - par  Sammy

meilleur casino virtuel

En s’inscrivant sur le site de casino sur internet, vous pouvez jouer a des nombreux jeux en ligne, comme le blackjak, la roulette en ligne, la machine a sous, les casinos proposent des promotions de bienvenue pour tout nouveaux parieurs qui s’inscrit.

lundi 4 décembre 2006 à 14h44
Logo de Pascal Brula
vendredi 17 novembre 2006 à 17h14 - par  Pascal Brula
Logo de Charles Hoareau
lundi 13 novembre 2006 à 23h24 - par  Charles Hoareau