La peine de mort en sursis

vendredi 21 décembre 2007

« L’Assemblée générale des Nations unies a voté, mardi 18 décembre, un moratoire international sur la peine de mort. La résolution n’était pas contraignante. Aux Etats-Unis, où le droit qu’a le gouvernement de tuer un assassin est inscrit dans la loi et la coutume, son impact symbolique a à peine fait frissonner l’océan médiatique », relève The New York Times.

Pourtant, le quotidien américain ne sous-estime pas ce vote. "Pour ceux qui s’efforcent de détourner le monde de la politique officielle de la vengeance meurtrière, ce vote incarne un tournant. Dans les années 1990, la résolution a été systématiquement rejetée, mais cette fois, elle est passée, par 104 voix contre 54, avec 29 abstentions. Le progrès vient d’Europe et d’Afrique. Des pays comme le Sénégal, le Burundi, le Gabon, et même le Rwanda, encore sous l’opprobre du génocide, ont décidé de renoncer à la peine de mort en tant que barbarie d’Etat.

Comme d’habitude, les Etats-Unis ont rejoint l’autre camp, avec l’Iran, la Chine, le Pakistan, le Soudan et l’Irak. Cette fraternité sanguinaire représente plus de 90 % des exécutions de la planète, d’après Amnesty International. Ces pays défendent leur souveraineté avec une dévotion rigide et affichent une foi perverse dans l’exécution en tant qu’instrument de dissuasion et de justice civilisée.

Et le journal d’estimer que le moteur du changement n’est « ni les nations ni les Etats, mais des groupes de personnes ordinaires, des organisations comme la communauté de Sant’Egidio, mouvement catholique laïc italien, dont les efforts ont sans conteste contribué au succès du vote de cette semaine à l’Assemblée générale ».

Enfin, The New York Times ramène ce moratoire sur la scène intérieure. « La Cour suprême devrait bientôt ouvrir les débats sur la cruauté de l’injection létale comme mode d’exécution. Lundi 17 décembre, le New Jersey est devenu le premier Etat depuis quarante ans à abolir la peine de mort. Évènement qui n’a guère ému le reste du pays. Mais à l’étranger, les votes à Trenton et aux Nations unies ont été considérés comme de fabuleuses nouvelles. Rome a pour tradition de célébrer les victoires remportées contre la peine capitale. Il n’y a pas dérogé et a baigné de lumière dorée le Colisée, où les chrétiens étaient autrefois livrés aux lions. »

Source The New York Times du 20/12/2007

Transmis par Linsay



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