GI, aïe, aïe !
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Ceux qui, au lendemain de la victoire législative des démocrates américains, avaient parié sur une autre politique US en Irak doivent un peu déchanter.
Il était vaguement question, ne serait-ce que pour amuser la galerie, d’un allègement des troupes sur place.
Sans que Dobeuliou, actuellement en virée moyen-orientale, ait encore tranché, l’état-major US en est aujourd’hui à « envisager des renforts » (« Le Figaro »,25-26/11).
En vertu d’un raisonnement que défend d’ailleurs depuis quelque temps le sénateur (républicain) en vue John Mc Cain : l’Amérique ne peut pas quitter l’Irak sur une défaite ; il faut donc mettre le prix de la victoire.
Une perspective qui s’annonce de plus en plus crédible :
Là-bas, les attentats font de plus en plus de morts.
Et suscitent donc de plus en plus de représailles.
Depuis quelques jours, plusieurs grandes chaines américaines parlent même ouvertement - pour la fureur du président Georges - de « guerre civile en Irak ».
Dans la capitale américaine, il est cependant des voix plus douces que celles des galonnés de l’Oncle Sam.
Chuck Hagel, autre sénateur républicain et « possible prétendant à la présidentielle de 2008, a plaidé (signale »Le Monde« , 25-26/11), dans le Washington Post », pour une « sortie honorable ».
L’expression même dont usaient en France, au début des années 50, quelques dirigeants politiques à propos de l’Indochine.
L’Indochine d’avant Diên Biên Phu...
Le plus fascinant demeure cependant ailleurs. Et d’abord dans la perspective d’un axe, encore en formation, Damas-Bagdad-Téhéran.
Ce que, sous Bush père, la première guerre du golfe devait éviter (la contitution d’un bloc anti-occidental en plein coeur du Moyen-Orient), la seconde, sous Bush junior, est en passe d’y parvenir.
La carte (politique) du Moyen-Orient sera peut-être revue. Mais à l’extrême opposé des souhaits de Dobeuliou.
« Nous avons mal interprété, mal lu, mal planifié et mal géré nos bonnes intentions en Irak, en nous intoxiquant nous-mêmes », écrit encore Chuck Hagel.
Il y a en effet de gigantesques échecs qui forcent l’admiration.
Source : Le Canard enchaîné.
Transmis par Linsay.
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