Le capitalisme américain 1er supporteur de l’Union Européenne

samedi 23 avril 2016
par  Charles Hoareau
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En 2005, dans le cadre de la bataille du référendum sur le projet de constitution européenne, Rouge Midi publiait une série de 5 articles intitulée Au-delà des textes. Nous y répondions aux arguments des partisans du traité.
Dans le numéro 2 nous abordions l’argument des partisans du traité sur le fait que l’UE serait un contrepoids à la toute-puissance des USA. Nous nous appuyons alors, entre autres, pour démonter cet argument sur l’exemple de l’Ukraine (déjà !) que Georges BUSH voulait bien soutenir à condition qu’elle rentre dans l’OTAN et l’UE.

Onze ans plus tard les faits têtus nous donnent raison.
Obama ne dit pas autre chose aujourd’hui. La preuve par son engagement dans la campagne sur le Brexit en Grande Bretagne. A la lecture de Ouest France, le moins que l’on puisse se dire c’est qu’il pèse de tout son poids pour que l’UE continue…à être au service du capital mondial dont les USA sont les dirigeants de son propre aveu. Morceaux choisis.
 [1]

« Le président américain Barack Obama a menacé vendredi le Royaume-Uni de "passer en queue de peloton" de ses relations commerciales avec les É.-U. s’il choisit de quitter l’UE. »

« Certains pensent peut-être qu’il y aura un accord de libre échange USA/Royaume-Uni mais cela n’arrivera pas de sitôt (...) Le Royaume-Uni sera en queue de peloton », a-t-il prévenu lors d’une conférence de presse à Londres avec le premier ministre britannique David Cameron.

« Nous sommes concentrés sur les négociations avec le grand bloc », c’est-à-dire l’UE, a-t-il ajouté. « Les États-Unis veulent un Royaume-Uni fort comme partenaire. Et le Royaume-Uni excelle lorsqu’il contribue à diriger une Europe forte », a-t-il insisté.

« L’Union européenne ne diminue pas l’influence britannique - elle l’amplifie », a écrit M. Obama dans une tribune au ton très personnel parue dans le quotidien Daily Telegraph peu après son arrivée.

M. Cameron a pour sa part fait l’éloge du traité de libre-échange commercial (TTIP) en cours de négociation entre les États-Unis et l’UE, et dont la Grande-Bretagne serait exclue en cas de sortie de l’Union. « Nous travaillons dur pour faire avancer (ces négociations) parce que cela ferait gagner des milliards à nos économies et donnerait l’exemple au reste du monde », a déclaré le premier ministre britannique.

Dans une interview au quotidien allemand Bild publiée avant son arrivée en Allemagne, M. Obama a lui aussi estimé que le TTIP allait « renforcer le commerce et créer des emplois aux États-Unis et dans l’Union européenne ».

Evidemment, rapporte Ouest France, ces propos ont fait réagir en Grande Bretagne où « Les partisans du Brexit ont dénoncé les propos de M. Obama sur le sujet et hurlé à l’ingérence. » et fait remarquer à juste titre que « les États-Unis n’accepteraient jamais pour eux-mêmes les limitations de souveraineté que les membres de l’UE ont consenties. » ...Of course comme on dit à Londres !

Si vous aviez un doute ces propos viennent confirmer, une fois de plus, que le capitalisme mondial a fait de l’aménagement des territoires du monde un enjeu de sa course aux profits. Dans cette conception les souverainetés populaires et les nations avec leur histoire, leur culture, leurs diversités, sont un obstacle.

Cela rappelle peut-être des souvenirs aux lecteurs les plus anciens de Rouge Midi :

« La Souveraineté Supra-Nationale d’une Elite intellectuelle et de banquiers est sûrement préférable au principe d’Autodétermination Nationale des peuples, pratiquée tout au long de ces derniers siècles ».
David Rockefeller (Discours à la Commission Trilatérale en 1991

C’est au fond la volonté de retour en grand au « Big Stick » (grand bâton), cette politique américaine d’avant 1933 (et qui est une des causes de la crise de 1929) et la convention de Montevideo qui, pour essayer d’y mettre un terme, jeta les bases du droit international des peuples et des états en définissant la notion d’état souverain.

Le Big Stick était une politique isolationniste et impérialiste dont le nom était issu d’un proverbe africain « Parle doucement et porte un gros bâton » une autre version du propos attribué à Al Capone : « On obtient plus de choses en étant poli et armé qu’en étant juste poli »

Si après ça quelqu’un vous parle encore d’Europe sociale vous pouvez sortir vos revolvers…




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