Un 1er Mai tonique

lundi 5 mai 2014
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On s’attendait à moins de monde que d’ordinaire dans les manifestations du 1er mai : période de congés scolaires, un pont qui ressemble à un viaduc et aussi, ne nous le cachons pas, un lendemain d’élections municipales qui avaient été marquées par une gifle que la classe ouvrière s’était donnée à elle-même.

Eh bien ce ne fut pas le cas !

Dans les Bouches du Rhône on dénombrait :

- plus de 500 à Arles
- 200 à Port St Louis
- 100 à Chateaurenard
- 500 à Port de Bouc
- 1200 à Martigues
- 20000 à Marseille

Des chiffres qui se passent de commentaires. Et le phénomène ne se limite pas au seul département des Bouches du Rhône. Qu’on en juge :

- 500 à Nîmes
- 800 à Alès
- 3000 dans l’Hérault
- 1200 à Lille
- 5500 à Lyon
- 6000 à Toulouse
- 10 000 à Bordeaux scandaient "Cela ne peut plus durer, ça va péter"
- 3000 à Rennes
- 1200 à Rouen criaient "PS, Medef, CFDT, empactés, arrêt, arrêt de l’austérité"

Au total, selon les chiffres donnés par la CGT ce sont 210 000 manifestants contre 160 000 l’an dernier qui se sont retrouvés dans 296 rassemblements. Un signe que le monde du travail est décidé à ne pas se laisser faire et tien à rappeler au gouvernement et au MEDEF que, comme le chante Jolie Môme, : « C’est dans la rue que ça se passe »

Ailleurs dans le monde le 1er mai n’a manqué ni de respect de la tradition ni de manifestation dont la force a étonné plus d’un.
Quelques exemples :

Ce sont nos camarades du ZENROREN du Japon qui ont envoyé un message, via la FSM, aux syndicalistes du monde entier, pour dire qu’"Ils ont lancé en collaboration avec le Mouvement de la Paix une campagne de pétition internationale pour l’interdiction et la destruction de toutes les armes nucléaires et ils sont déterminés à défendre l’article 9 de la Constitution japonaise interdisant le recours à la guerre comme moyen de régler les différends internationaux impliquant l’Etat, article qui est exposé à des attaques sérieuse de la part du gouvernement et des forces réactionnaires au Japon."

L’UITBB (UIS Construction) de la FSM « salue chaleureusement les millions de travailleurs de la construction, du bois et des matériaux de construction à l’occasion du 125e anniversaire de l’observation du 1er Mai en 2014.
En cette Journée internationale de la classe ouvrière, l’UITBB réitère sa foi dans le rôle de la classe ouvrière pour réaliser le socialisme.

Le mécontentement croissant et la colère des masses laborieuses contre l’impact des politiques néolibérales dictées par l’impérialisme se manifestent dans le monde entier. La classe ouvrière est mobilisée partout dans le monde : elle organise des grèves, des luttes de plus en plus fortes contre les politiques capitalistes de libéralisation, de privatisation et de mondialisation.

L’impérialisme américain continue ses machinations hégémoniques dans le monde entier en s’appuyant sur sa puissance militaire et économique pour dicter et imposer des politiques économiques qui profitent aux grandes sociétés et aux institutions financières. Dans le même temps, la classe ouvrière du monde est engagé dans d’âpres luttes contre de telles machinations impérialistes. Les travailleurs de la construction sont également sur le chemin de la lutte contre les attaques des multinationales contre les syndicats et les droits des travailleurs de notre industrie.
En cette Journée du 1er Mai 2014, l’UITBB adresse ses chaleureuses salutations tout particulièrement aux camarades d’Amérique latine, à ceux qui luttent contre l’impérialisme américain et ses complices au Venezuela, en Bolivie, en Équateur, au Nicaragua et dans d’autres pays. »

Si fidèle à la tradition, La Havane a vu défiler plus d’un million de travailleurs, à Moscou c’est en revanche une manifestation de 100 000 personnes sur la place rouge qui a surpris par son nombre et le soutien à la politique russe face à l’Ukraine dont elle a témoigné.

En Grèce le PAME, qui célébrait son 15e anniversaire, appelait à des dizaines de rassemblements dans tout le pays en dénonçant « les mesures qui ont été prises, de réduction des salaires, des retraites, de casse de la sécurité sociale, de rallongement du temps de travail visent à gonfler les profits de la ploutocratie dans la phase d’expansion succédant à la crise, pour cette raison, elles ne sont pas temporaires. Elles sont faites pour durer ».

En Tunisie des milliers de personnes ont défilé avenue Bourguiba à l’appel de l’UGTT et en Algérie de Skikda (siège de la plateforme pétrochimique) à Bejaïa en passant par Alger là encore des milliers de travailleurs ont montré qu’ils ne se laissaient pas abuser par la récente mascarade présidentielle et que le pouvoir devra compter avec la rue.

Pour en revenir aux Bouches du Rhône, à Marseille la banderole de Rouges Vifs se faisait remarquer et un millier d’appels était très bien accueillis par les manifestants de même qu’à Port de Bouc où 200 appels étaient distribués. Après les manifestations du matin des initiatives diverses étaient prises dans tous les lieux de rassemblements. A Port de Bouc la journée s’est finalement achevée à Lyondellbasell Fos en lutte pour son avenir où les derniers ont quitté l’usine à minuit.

Pour Marseille et l’est du département, on ne pouvait faire autrement que se retrouver à Fralib après la manif. Là les salariés, emmenés par Los Fralibos, ont présenté un spectacle de leur cru alliant chansons et scènes de théâtre sur les plus de 3 ans de conflit avec UNILEVER. L’assistance a beaucoup applaudi, crié, ri et dansé...

Un spectacle donc à voir mais si vous l’avez loupé et que vous habitez dans le coin, tout n’est peut-être pas perdu : il semblerait qu’ils se produisent à la fête de Rouge Midi le 17 mai prochain au 9 rue St André...Mais chut !!!



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