Les brèves d’octobre 2013

lundi 28 octobre 2013
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Afrique du sud :Évoquant prudemment le règlement de plusieurs crises africaines (République démocratique du Congo, Centrafrique...) au sujet desquelles leurs approches ont souvent divergé, François Hollande et son homologue sud-africain, Jacob Zuma, se sont retrouvés sur un autre terrain, plus consensuel : la marge de progression des relations économiques entre les deux pays, lors de la première journée de la visite du président français en Afrique du Sud.
"L’Afrique du Sud a besoin d’investissements pour rénover ses infrastructures et dynamiser sa croissance, et les entreprises françaises ont de nombreux atouts à faire valoir dans ce marché à fort potentiel", a souligné, lundi 14 octobre, lors de la première journée de sa visite officielle, François Hollande, à la tribune d’un forum économique qui rassemblait des chefs d’entreprises sud-africains et français, dans le riche quartier d’affaires de Sandton à Johannesburg. Illustrant ce "potentiel", plusieurs contrats ont été signés, dont celui entre Alstom et Prasa, l’agence publique de transport de voyageurs sud-africaine. L’accord prévoit, d’ici à 2025, la construction de 3 600 voitures qui équiperont 600 trains de banlieue pour un montant de 51 milliards de rands (3,8 milliards d’euros). "Le plus gros contrat de l’histoire d’Alstom", s’est réjoui le groupe français. Evidemment quand il s’agit de développer le capitalisme autant permettre un développement durable...

Algérie  : Les ânes de la contrebande ont remplacé les voitures aux amortisseurs trafiqués trop bruyants. Deux fois par jour, à l’aube et à la tombée de la nuit, les petits équidés chargés de gros bidons bleus prennent les chemins caillouteux. Au passage de la frontière algérienne, ils continuent seuls, puis reviennent, toujours seuls, avec leur précieux chargement. Ils sont attendus avec impatience à Oujda, à 16 kilomètres en amont sur le territoire marocain.
Depuis qu’Alger a décidé, cet été, de donner un coup d’arrêt au trafic de carburant, c’est la guerre de l’essence à la frontière avec la région orientale du Maroc. Il ne reste plus que les ânes pour ramener l’indispensable carburant, dont les prix flambent. Et encore, les contrebandiers assurent que deux de ces ânes, visés par des tirs algériens, ont récemment explosé. Pire : l’armée algérienne a commencé à creuser, de l’autre côté, des fossés "de six à dix mètres".

Argentine  : - L’industrie argentine du biodiésel, anticipant l’érection d’une barrière douanière prohibitive par l’UE, a tiré vendredi la sonnette d’alarme, se disant au bord de l’effondrement, ses exportations étant essentiellement destinées à l’Europe. La Commission européenne a proposé début octobre de taxer très sévèrement les producteurs argentins et indonésiens de biocarburants, accusés de dumping et déjà soumis à des taxes provisoires sur le Vieux continent. Les industriels argentins démentent tout dumping et dénoncent un protectionnisme. L’ application de cette mesure provoquerait l’effondrement de l’industrie argentine de biodiésel, et aurait des répercussions sur toute la filière soja, car l’Argentine fabrique son biodiésel à partir du soja. les industriels argentins envisagent de porter le contentieux devant l’OMC, mais compte-tenu des délais de traitement des recours, ils ne pensent pas pouvoir exporter à nouveau vers l’Europe avant 2016. Un protectionnisme à géométrie variable donc que l’on refuse pour les voitures venues de Corée ou le thé de Pologne [1] et que l’on applique ici

Azerbaïdjan :Le problème des conflits gelés, c’est qu’ils peuvent parfois se réveiller de la pire des façons. C’est la crainte que nourrissent nombre de spécialistes du Caucase au sujet du Haut-Karabakh. Ce territoire oppose l’Arménie et l’Azerbaïdjan depuis le cessez-le-feu de 1994. L’enclave séparatiste en territoire azéri, dont l’indépendance n’est pas reconnue sur le plan international, fait l’objet d’efforts diplomatiques vains au sein du "groupe de Minsk" (Etats-Unis, France, Russie). Le Haut-Karabakh ne figure pas parmi les priorités diplomatiques entre Washington et Moscou, comme si un règlement politique pouvait encore attendre.
Pourtant, des signes de tension sans précédent sont relevés par les observateurs de la région, qui font craindre une reprise du conflit armé. Il ne s’agit pas là seulement des échanges de tirs régulièrement relevés aux "frontières" de l’enclave. L’Azerbaïdjan accuse l’Arménie d’installer des réfugiés syriens au Haut-Karabakh, pour renforcer son poids démographique et entériner sa conquête. Selon les propres estimations d’Erevan, 10 000 Syriens d’origine arménienne sont arrivés dans le pays depuis deux ans, mais ils n’auraient pas été installés dans l’enclave, assurent les autorités. Les craintes d’une nouvelle crise sont surtout liées à la course à l’armement que se livrent les deux protagonistes. Il est pourtant évident que ça va bien mieux dans ces républiques depuis la chute du mur de Berlin....

Bahreïn :C’est un euphémisme de dire que l’opposition bahreïni a toujours été réservée sur la capacité du dialogue national, relancé en février, à sortir le petit royaume de l’impasse politique dans laquelle il est plongé depuis la répression des rassemblements de masse à Manama, début 2011. Aux yeux des dissidents, il y a trop de raisons de douter de la réalité de cette main tendue. Une dizaine de dirigeants, radicaux ou libéraux, condamnés à de lourdes peines en juin 2011, restent en prison. Les autorités refusent toujours d’ouvrir, à travers ce dialogue, des négociations. Pis encore, les opposants ont le sentiment que la monarchie cherche à noyer les aspirations aux réformes politiques - un partage du pouvoir, sous la forme d’une monarchie constitutionnelle - et sociales - un accès équitable à l’emploi ou à l’habitat - en leur donnant un vernis confessionnel. Facilement taxés par les loyalistes d’être des marionnettes de Téhéran, avec qui Manama est à couteaux tirés, les sympathisants de l’opposition contestent en fait l’autocratie de la famille royale Al-Khalifa, issue de la minorité sunnite. A l’image de la population de Bahreïn, ils sont en majorité chiites, mais pas seulement. L’arrestation, le 17 septembre, de Khalil Al-Marzouk, un ténor du parti islamique Al-Wifaq, pilier de l’opposition modérée, a donné un coup de grâce à la "réconciliation" politique. Qu’attend Hollande pour envoyer des troupes...

Bangladesh :Six mois après l’effondrement du Rana Plaza, l’usine textile de la banlieue de Dacca (Bangladesh) qui s’est effondrée le 29 avril en faisant 1 133 morts et plusieurs milliers de blessés, où est en l’indemnisation des victimes ?
L’ONG Peuples solidaires pour le collectif Ethique sur l’étiquette indique que l’enseigne française Camaïeu, ainsi que huit groupes d’autres nationalités - El Corte Ingles, Kik, Primark, Loblaw, Bon Marché, Mascot, Matalan et Store Twenty One - dont une partie de la production textile avait été réalisée au Rana Plaza, ont engagé des discussions en septembre, en vue d’indemniser les victimes. Une somme de 54 millions d’euros doit couvrir les dommages et intérêts, et donner une pension aux familles des personnes décédées et aux blessés qui ne peuvent pas reprendre leur travail. La contribution des donneurs d’ordre s’élève à 45 % de ce montant, soit 23 millions d’euros. Peuples solidaires accuse en revanche le groupe de distribution français Auchan de « fuir ses responsabilités » et l’« exhorte à contribuer à l’indemnisation des victimes et de leurs familles ». Étonnant de la part d’un groupe aux "300 000 sources d’idées" : à croire que les bangladais en sont dépourvus...

Botswana : C’est une goutte d’eau dans la brousse africaine. Mais tout de même : l’association « Des éléphants et des hommes », qui fêtait le 13 octobre ses dix ans d’existence, a permis depuis sa création à plus de 3 000 enfants du Botswana, du Burkina Faso et du Cameroun de découvrir les éléphants dans leur milieu naturel. Et si vous pensez que ces enfants auraient pu le faire sans elle, détrompez-vous (sans jeu de mot). Déforestation, pauvreté, conflits avec les populations locales, corruption, rébellions, le tout allié à une demande exponentielle des consommateurs asiatiques pour l’ivoire : au train où vont la misère et la folie des hommes, les éléphants pourraient avoir disparu d’Afrique centrale d’ici dix ans.

Chine : Les journalistes étant soumis à la censure, les Chinois se sont emparés du Net comme d’un nouvel espace d’expression. Les stars du réseaux sont aujourd’hui la cible d’une vaste campagne antirumeurs. L’hiver est arrivé en plein mois d’août pour les ténors du Net chinois. Ces "grands V" - les utilisateurs dûment authentifiés (V de "vérifié") de microblogs - sont devenus ces derniers mois la cible principale des rappels à l’ordre et des critiques [émanant des autorités]. Pour la première fois depuis sa naissance, il y a quatre ans, cette nouvelle communauté à très haute valeur symbolique pour l’Internet chinois se trouve en situation périlleuse.

Égypte  : Depuis qu’ils ont destitué Mohamed Morsi, le 3 juillet dernier, les militaires égyptiens sont entrés dans une logique éradicatrice. Des arrestations en masse ont été opérées dans les rangs des Frères musulmans, touchant notamment leurs cadres dirigeants. Dans le Sinaï, une opération militaire d’envergure a été lancée contre les groupes djihadistes qui font régner leur loi depuis plusieurs années. La nécessité de rétablir le contrôle sur le territoire peut se comprendre, après de longs mois d’instabilité. Mais on peut s’interroger sur la validité de cette option du tout-sécuritaire et sur ses chances de réussite à moyen terme. Premier constat : la violence engendre la violence. En stigmatisant les Frères musulmans, sommairement qualifiés de "terroristes", et en appelant la population à se retourner contre eux, les nouveaux dirigeants libèrent des forces qui pourraient devenir incontrôlables. Les affrontements opposent les "anti-coup", aussi bien aux forces de l’ordre qu’aux citoyens lambda, appelés à grand renfort de campagnes médiatiques à purger le pays du fléau islamiste. Des lynchages avaient eu lieu dans les mois précédant la déposition du président Morsi, contre des personnes suspectées de méfaits ou contre des chiites, stigmatisés par des extrémistes.

Érythrée :En vingt ans de pouvoir, Issayas Afeworki, le père de l’indépendance erythréenne, s’est mué en grand frère paranoïaque et terrifiant. Le gardien d’un Etat mi-caserne mi-prison d’à peine cinq millions d’habitants concentrant entre ses mains tous les pouvoirs. L’Erythrée n’a ni opposition, ni presse libre, ni Constitution et n’a jamais connu d’élections. Jeudi 3 octobre, un grand nombre d’Erythréens se trouvaient sur le bateau de migrants qui a fait naufrage au large de l’ile italienne de Lampedusa. Beaucoup n’en réchappèrent pas. Il fut pourtant un temps où ce pays suscitait de grands espoirs. Quelques années après une indépendance acquise contre l’Ethiopie, conflit dans lequel les USA ont joué un rôle majeur, l’espérance s’est évanouie.

États-Unis :Le Pentagone a annoncé la vente à ses alliés saoudiens et émirats d’armes et de munitions pour un total de 10,8 milliards de dollars, à l’heure où les deux pays du Golfe observent avec méfiance l’Iran, leur rival aux ambitions jugées hégémoniques.Le ministère américain de la Défense a notifié au Congrès le projet de contrat qui permettra notamment à Washington de fournir à Ryad un millier de bombes GBU-39 bunker-buster, capables de pénétrer des cibles fortifiées, et 5.000 autres unités aux Émirats. La vente comprend également des missiles de croisière. Les armes doivent équiper des chasseurs américains F-15 et F-16 acquis par les deux pays du Golfe. Outre les bunker-buster, l’Arabie saoudite, dont la facture se monte à 6,8 milliards de dollars, et les Émirats, qui débourseront 4 milliards, vont acquérir des formations et des missiles sol-air capables de frapper des radars. La démocratie, la paix et le progrès social sont en marche...

France : Le préfet de Haute-Normandie a affirmé qu’il n’y avait pas de repreneur global crédible pour la raffinerie Petroplus mais que trois à quatre pistes industrielles sont à l’étude pour occuper le site. A partir du moment où il n’y a pas de repreneur qui soit crédible, qui soit sérieux, il faut procéder à un repositionnement industriel et portuaire, a déclaré à la presse Pierre-Henry Maccioni. On ne joue pas avec l’Etat, avec les salariés, avec le repositionnement industriel et donc avec l’emploi, a-t-il lancé à l’adresse du syndicat CGT de Petroplus et de son principal porte-parole Yvon Scornet qu’il a accusé d’entretenir l’illusion d’une possible reprise globale du site. Le préfet, a précisé que la sécurité, l’énergie et le gardiennage du site inoccupé coûteraient 6 millions d’euros par an. S’agissant du plan de sauvegarde de l’emploi, la préfecture a indiqué que sur les 448 salariés de Petroplus, liquidée en octobre 2012, mais dont l’activité a été autorisée jusqu’à la mi-avril, 113 personnes avaient retrouvé un emploi (73 CDI), 73 seront mises en retraite ou en pré-retraite, 54 sont en formation et 18 ont un projet de création d’entreprise. Par ailleurs 38 salariés participent à la cellule liquidative. Le gigot semble être bien ficelé et prêt à la cuisson !

Japon :Le gouvernement de Shinzo Abe [Parti libéral-démocrate, conservateur] déposera un projet de loi relatif à la protection des secrets d’Etat auprès du Parlement qui se réunit à partir du 15 octobre en session extraordinaire. Il a pour but d’assurer un contrôle systématique des informations sensibles, dans la perspective de la création du Conseil national de sécurité, équivalent japonais de la National Security Act américain. Le texte prévoit de classifier comme “secrets d’Etat spécifiques” les informations susceptibles de compromettre la sécurité du pays dans le domaine de la défense, de la diplomatie ou de la lutte contre le terrorisme. Or, ce projet de loi pose bien trop de problèmes. A commencer par la définition des "secrets d’Etat spécifiques" dont la portée est floue. Une liste des informations devant être protégées sera annexée au projet de loi, mais devrait probablement se limiter à une énumération de rubriques génériques. Ce sont les responsables des organes administratifs, comme les ministères et agences gouvernementales compétents, qui seront chargés de qualifier les informations considérées comme secrets d’Etat. La démocratie, la paix, le ...etc.

Maroc :Incarcéré depuis le 17 septembre sur décision du procureur du roi, poursuivi pour "assistance matérielle", "apologie" et "incitation à l’exécution d’actes terroristes", le journaliste marocain Ali Anouzla devrait être présenté pour la première fois devant un juge d’instruction à Rabat, mardi 22 octobre. Ces chefs d’accusation très lourds pèsent sur le directeur du site d’information arabophone Lakome après la publication d’un article et le renvoi sur le lien d’une vidéo de propagande d’Al-Qaida au Maghreb islamique menaçant le Maroc et dressant un portrait au vitriol du roi Mohammed VI.
La mobilisation n’a cessé de grandir en faveur de la libération du journaliste, y compris sur la scène internationale. Mais l’"affaire Anouzla" a pris une autre dimension avec la censure du site... à la demande de l’intéressé lui-même. Lakome, dans ses versions arabophone et francophone, n’est plus accessible au Maroc depuis le 17 octobre. D’autres sites Internet qui ont tenté de l’héberger et de le diffuser ont été à leur tour bloqués sur l’ensemble du territoire.

Mozambique : Les ex-rebelles mozambicains de la Renamo ont dénoncé lundi l’accord de paix de 1992, qui avait mis fin à 16 ans de guerre civile, après l’attaque des forces gouvernementales contre leur base, dans le centre du pays. L’attitude irresponsable du commandant en chef des forces de sécurité met fin à l’accord de paix de Rome, a déclaré le porte-parole de la Renamo, Fernando Mazanga, désignant ainsi le président Armando Guebuza. L’armée a annoncé s’être emparée de la base des anciens rebelles, une opération confirmée par la Renamo. La Renamo est devenu le principal parti d’opposition après la signature en 1992 d’un accord de paix avec le parti qui dirige le Mozambique depuis l’indépendance, le Frelimo. L’accord avait mis fin à 16 ans d’une guerre civile dévastatrice. Mais depuis avril, les tensions qui couvaient se sont transformées à nouveau en affrontements meurtriers. L’ex-guerilla réclame une représentativité plus grande au sein de la commission électorale et des forces armées. Elle dénonce également la conduite du pays par le Frelimo, qu’elle accuse d’accaparer le pouvoir et les richesses naturelles.

Panama : Le 23e sommet ibéro-américain qui s’est terminé à Panamá le 21 octobre n’a pas accaparé l’attention par les thèmes abordés ou les accords concrétisés mais par l’absentéisme remarquable des participants : moins de la moitié des 22 présidents conviés étaient présents. Conséquence : de nombreuses personnalités ont qualifié le sommet de "fiasco". Dans la presse du pays, ce sont la politique extérieure et le peu de charisme du président Ricardo Martinelli qui sont rendus responsables de cet échec. Mais pour beaucoup de journaux latino-américains, la faute relève de problèmes plus larges. Dans son éditorial, El Espectador affirme qu’il faut "repenser ce mécanisme [le sommet ibéro-américain] qui court le danger de disparaitre par manque de matière". "Il y a des explications pour tous les goûts", ajoute le quotidien colombien : des circonstances fortuites de santé – qui excusent l’absence par exemple de la présidente argentine ou du roi d’Espagne ; des situations politiques et sociales internes prioritaires qui ont obligé certains chefs d’Etat à rester chez eux ; des différences idéologiques avec le président panaméen (droite) qui en a poussé d’autres [et notamment les présidents des pays de l’Alba (Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique, organisation régionale composée de huit membres et fondée en 2005)] à se faire excuser. Une chose est sûr, c’est qu’au final il n’y avait que 10 présidents sur la photo !

Portugal : A la suite de l’examen par la troïka (UE, FMI et BCE) des comptes de l’Etat portugais, le gouvernement de Pedro Passos Coelho a annoncé le 13 octobre son budget pour l’année 2014. Alors que le bilan économique semblait plutôt positif et que des promesses de relance semblaient s’esquisser, c’est une nouvelle cure d’austérité dans les dépenses publiques qui s’annonce, décortiquée attentivement par la presse portugaise. En effet, sous l’impulsion de la troïka qui impose une réduction des dépenses publiques de l’ordre de 4 %, le gouvernement espère économiser plus de 2 milliards d’euros et gagner en crédibilité sur les marchés pour se refinancer à un taux plus bas. Ainsi, l’âge de la retraite passe de 65 à 66 ans et les pensions supérieures à 2 000 euros seront taxées. Les salaires de plus de 600 euros de la fonction publique subiront une baisse de 2,5 % à 12 %. En outre, presque tous les ministères devront se serrer la ceinture avec des coupes claires dans le budget de la santé (300 millions d’euros), de l’enseignement primaire et secondaire (500 millions), de l’enseignement supérieur (80,5 millions), de la justice (90 millions) et de la sécurité intérieure (27 millions). Il est également prévu la réduction de 30 % des effectifs de la défense nationale, l’augmentation du prix de l’électricité de 2,8 % et celle de la taxe audiovisuelle de 18 %. Le tribunal constitutionnel, qui a régulièrement botté en touche les propositions de lois du gouvernement, a vu son budget significativement réduit pour atteindre une baisse de 25 % en trois ans. Heureusement les portugais luttent...

Qatar :La Cour de cassation de Doha a confirmé lundi 21 octobre la condamnation à quinze ans de prison prononcée en appel contre un poète qatari pour un poème jugé critique envers le Qatar.
Mohamed Al-Ajami, alias Iben Al-Dhib, avait été arrêté en novembre 2011 pour un poème saluant le "printemps arabe" et exprimant l’espoir qu’il s’étende aux monarchies du Golfe. Condamné le 29 novembre 2012 à la prison à perpétuité pour "atteinte aux symboles de l’Etat et incitation à renverser le pouvoir", sa peine avait été réduite en appel en février à quinze ans de prison. "C’est un jugement politique et non judiciaire", a déclaré l’avocat de la défense, M. Naïmi, ancien ministre de la justice du Qatar, déplorant que ses appels à rouvrir l’enquête pour rejuger son client n’aient pas eu de suite. Pendant le procès, l’ancien ministre avait fait valoir qu’il n’y avait "aucune preuve que le poète ait prononcé en public le poème pour lequel il était jugé" et assuré que le texte avait seulement été récité "dans son appartement au Caire". L’avocat a indiqué qu’il espérait "une grâce de l’émir", cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, le dernier recours pour son client, qui "croupit en prison depuis deux ans en isolement". Ne soyons pas trop exigeants : du moment que le Qatar organise une belle coupe du monde...

Soudan :Le Soudan est au bord de l’effondrement, a estimé lundi une personnalité réformatrice du parti au pouvoir, suspendue pour avoir critiqué la répression meurtrière d’un mouvement de contestation contre une hausse des prix. En dépit de sa suspension, Ghazi Salaheddine Atabani a assuré à l’AFP que les réformateurs du Parti du Congrès national (NCP) ne seraient pas découragés par les mesures disciplinaires. Ce responsable est le principal signataire d’une lettre rédigée par 31 réformateurs en vue du NCP à l’attention du président Omar el-Béchir. Dans leur lettre, ils accusent le gouvernement d’avoir trahi les fondements islamiques du régime, en réprimant les manifestations de fin septembre - début octobre contre la hausse des prix du carburant.Les réformateurs ont présenté une série de recommandations, proposant notamment l’ouverture d’une enquête indépendante sur la mort de civils tués par balles au cours des manifestations. Mais à la suite de leur lettre, ce sont eux qui font l’objet d’une enquête de la part d’une commission du parti. Il est plus significatif de constater l’énorme importance que prête la direction du NCP à cette question interne mineure, alors que le pays est au bord de l’effondrement, a-t-il dit. Des manifestations spontanées, avec des slogans comme Liberté ou A bas le régime, ont éclaté le 23 septembre après la décision du gouvernement de lever les subventions sur les carburants, un mouvement de contestation sans précédent depuis l’arrivée au pouvoir de M. Béchir en 1989.

Tunisie  : Le joueur de tennis tunisien Malek Jaziri, qui pointe à la 173e place du classement ATP, devait affronter l’Israélien Amir Weintraub lors des quarts de finale du tournoi de Tachkent (7-13 octobre), en Ouzbékistan. Seulement voilà, le ministère des sports tunisien, en signe de solidarité avec la cause palestinienne, interdit aux sportifs nationaux d’affronter des athlètes israéliens. Avant la rencontre, l’entourage du joueur a demandé la marche à suivre à la fédération de tennis tunisienne et au ministère. Ce dernier lui a verbalement et par un courriel signifié son interdiction de concourir. Malek Jaziri a donc dû abandonner avant même d’affronter son adversaire. Les règlements des tournois internationaux sont clairs : refuser de concourir entraine de lourdes pénalités sportives. Ce n’est pas la première fois qu’un athlète tunisien se trouve face à un tel dilemme politico-sportif. La joueuse Ons Jabbeur avait abandonné, en juillet, officiellement en raison d’une blessure, un match dont la victoire lui aurait fait affronter une joueuse israélienne. Sarra Besbès, escrimeuse, avait décidé de rester "passive" lors de sa rencontre face à l’Israélienne Noam Mills, lors des championnats du monde 2011 : une manière de respecter les directives de son pays tout en évitant les sanctions.

Turkménistan :Le pays est considéré, par la fameuse "communauté internationale" comme l’un des plus répressifs du monde en termes de liberté de la presse et liberté d’expression. (Alors que la Colombie ou l’Arabie Saoudite doivent être des havres de libertés...) Bien que la censure soit interdite par la loi du 3 janvier 2013, elle est en réalité bien présente. Rysgal ["Bien-être"], le seul journal non étatique, mais pas non plus indépendant, est publié par l’Union des industriels et entrepreneurs [association patronale créée en 2008 sur l’impulsion du président turkmène Berdymoukhammedov :]. Des articles critiques sont impensables dans la presse turkmène. Les mots "problème", "chômage", "hausse des prix", "crise", etc. sont bannis du vocabulaire. Les nécrologies des gens connus dans le pays, les informations sur les catastrophes et les accidents de voiture sont exclus. Seules les informations positives ont droit de cité. S’abonner à des publications étrangères est interdit. Chaque année, le président édite un oukase spécial débloquant des fonds pour abonner des organisations et organismes d’état à de la littérature étrangère spécialisée - scientifique, par exemple. Toutes les publications négatives sur le pays dans la presse étrangère sont classées "calomnieuses" : pour les contrer, le ministère des Affaires étrangères turkmène diffuse des démentis.


[1voir nos articles sur Fralib



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