Le petit cadeau immobilier de Gaudin à Force ouvrière

lundi 20 mai 2013
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Dès son arrivée à la mairie de Marseille en 1953, Gaston Deferre, farouche anticommuniste installe FO à la ville en lui donnant des postes clefs dans l’administration et la quasi monopole de l’embauche avec, en contre partie une mission : lutter contre la CGT.

Depuis, à Marseille, tous les maires qui se sont succédé ont perpétré ce choix...L’article ci-dessous, en décrit un épisode de plus...

Au détour du rapport provisoire de la Chambre régionale des comptes sur Marseille Aménagement, on découvre que la société d’économie mixte de la Ville a gentiment aménagé les nouveaux locaux du syndicat Force ouvrière sans aucune base légale.

Le nom du syndicat majoritaire à la Ville de Marseille apparait dans le rapport provisoire de la Chambre régionale des comptes sur les opérations portées par la société d’économie mixte Marseille Aménagement. Le chapitre est sobrement intitulé « L’aménagement de locaux au profit d’un syndicat aux n°15, 17 et 19 du boulevard d’Athènes ». C’est bien au 17 que loge le syndicat FO des territoriaux.

A l’origine, le syndicat occupait des locaux exigus au coin de l’avenue Schuman et de la rue de la République, juste à côté de l’entrée du métro Joliette. Concernés par l’Opération programmée d’amélioration de l’habitat (OPAH), ces bureaux étaient propriété de la Ville. « Depuis 2004, nous savions que nous devions déménager, explique Patrick Rué, secrétaire général des territoriaux FO. En 2008, la Ville nous a proposé de nous installer au boulevard d’Athènes dans les locaux de la Ville qu’elle mettait à disposition d’associations ».

Combien de zéros pour les travaux ?

La Ville sollicite alors sa société d’économie mixte Marseille Aménagement en charge de la rénovation du centre-ville. Ce qui se traduit pour la Chambre comme une opération consistant « d’une part, à réaliser 24 places de stationnement en sous-sol de l’immeuble, d’autre part à aménager deux plateaux de bureaux pour environ 620 m2 (...) aux n°15, 17, 19 boulevard d’Athènes pour reloger un syndicat ». L’immeuble en question fait bien partie du périmètre de restauration immobilière (PRI) du centre-ville.

En revanche, la Chambre tique sur le montant des travaux : les documents officiels citent le montant de 672 000 euros alors que les éléments fournis à la Chambre par Marseille Aménagement indiquent « un coût de 1 983 445 euros dont 323 192 euros d’acquisitions auxquels s’ajoutent 1 660 253 euros de coût de construction des parkings et locaux ».

Patrick Rué ne commente pas les chiffres, « il y a tellement de zéros que j’ai du mal à compter ». En tout cas, il a répondu à la Chambre pour préciser que le syndicat n’occupait pas de locaux sur trois numéros de la rue, mais sur un seul, le 17. Ce qui peut expliquer la différence entre les deux sommes. Quant aux places de parking, là encore, Patrick Rué nuance : « Nous n’occupons que six places et encore avec difficulté. Les télécommandes du parking circulent dans le quartier et nous avons du mal à trouver où nous garer ». Et, pour aller au fond des choses, le syndicaliste lâche qu’ils n’ont pas déménagé « la fleur au fusil ». Les locaux ont beau être plus vastes, ils sont moins pratiques et « le quartier est moins sympa pour manger à midi ».

Aucune obligation de relogement

Mais ce n’est pas le seul motif de froncement de sourcils de la part des magistrats de la Chambre : « Cette opération n’entre pas dans les missions de Marseille aménagement » car elle ne correspond à l’entretien de locaux acquis pas plus qu’au relogement de locataires évincés. En effet, « les anciens locaux de ce syndicat se situaient hors PRI », note la Chambre. Il n’était donc pas question d’un relogement obligatoire lié au rénovation du centre-ville.

Enfin, le rédacteur assène l’estocade en fin de chapitre en citant l’article du code général des collectivités qui permet bien à une collectivité territoriale « de mettre à disposition d’un syndicat des locaux communaux » mais dans lequel « la possibilité d’aménager des locaux uniquement dans le but de satisfaire des besoins propres à un syndicat n’est pas prévue ».

D’après Benoît Gilles, le 16 mai 2013



En médaillon, dessin tiré du Ravi



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