Réfugié politique en France depuis 1997 pour s’être opposé à Saddam Hussein, Abdul-Jabbar Al Kubaysi, secrétaire général de l’Alliance Patriotique Irakienne, avait été enlevé le 4 septembre 2004 à Bagdad par l’armée des Etats-Unis après être rentré dans son pays en avril 2003 pour créer le journal « Nida al Watan » (« L’Appel de la Patrie »). Détenu au camp Cropper près de l’aéroport, il a été confiné à un isolement total et continuellement interrogé avec comme seule charge implicite d’être un « dangereux politicien ». Les forces d’occupation ne supportaient qu’il ait contribué à la mobilisation internationale contre la guerre et l’occupation.

Depuis son arrestation, la solidarité s’est développée dans le monde entier, notamment en France (où il était réfugié), grâce aux initiatives d’un comité de soutien dont était membre notre collectif polex. Réunions publiques, conférences de presse, délégations au ministère des affaires étrangères, pétitions, appel d’avocats et de juristes avaient permis, malgré le silence assourdissant des médias, de mettre le cas de Al Kubaysi sur la place publique et d’en faire un symbole de la lutte contre l’occupation et pour les droits humains. En juillet 2005, le Parlement avait demandé sa libération. Cette mobilisation a sûrement contribué à sa libération.

Craignant après sa sortie du camp étasunien de tomber entre les mains des forces supplétives irakiennes et de se retrouver dans une des nombreuses prisons clandestines qui pratiquent systématiquement la torture, comme vient de la dénoncer un général irakien déserteur, Al Kubaysi a réussi à quitter l’Irak et à rejoindre la France où il a retrouvé sa femme et ses deux enfants.

Résultat de son courage et de la mobilisation, sa libération constitue un encouragement à poursuivre l’action pour mettre fin à l’occupation et obtenir la libération des dizaines de milliers de prisonniers politiques et d’opinion qui restent enfermés dans les prisons et camps militaires en Irak.