Ne pas confondre l’ONU et l’OTAN...

vendredi 22 août 2008
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La Russie a rejeté le projet de résolution du Conseil de sécurité sur le conflit en Ossétie du Sud proposé par la France. "Un texte inacceptable, influencé par les Américains, estime Moscou, qui ne reconnaît comme base que le document en 6 points signé par le Président Medvedev et Nicolas Sarkozy, président en exercice de l’UE.

Dans le projet de résolution proposé par la France au Conseil de sécurité de l’ONU, il ne reste que 2 points sur les 6 et « les 2 points restants ont été, qui plus est, sortis de leur contexte et déformés », a souligné le représentant permanent de la Russie à l’ONU, Vitali Tchourkine.

Le projet de résolution présenté par la France exige un retrait immédiat des troupes russes du territoire géorgien. Or, l’accord en 6 points cité ci-dessus, censé définir le mode de règlement du conflit, prévoyait que les forces armées russes regagnent les positions qu’elles occupaient avant le déclenchement du conflit. Et que les soldats russes de maintien de la paix prennent des mesures supplémentaires de sécurité, avant la mise en place de mécanismes internationaux. Comme nous le voyons, il n’était nullement question d’un retrait immédiat des troupes. Le plan des deux présidents prévoyait également l’examen international des questions liées au statut futur de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie, et des moyens pour assurer leur sécurité.

Il est curieux que ce projet de résolution ait été présenté justement par la France, qui a été le médiateur dans le règlement du conflit. Cette fois, un accent étranger était perceptible dans la langue française. "Les Français sont clairement sous l’influence de nos collègues américains", a déclaré Tchourkine.

Et pourquoi avait-on besoin d’un nouveau projet ? Il existe un plan précis en 6 points, sur lequel un accord a déjà été trouvé. La logique voudrait qu’il soit soutenu et renforcé dans le cadre d’une résolution de l’ONU. Pourquoi faire perdre son temps à cette organisation en examinant un document qui n’a aucune chance de passer ?

Apparemment, les conclusions de la rencontre des ministres des Affaires étrangères de l’OTAN à Bruxelles ne laissent pas en paix de nombreux diplomates occidentaux. Lors de cette rencontre, des critiques extrêmement sévères ont été émises à l’encontre de la Russie, notamment en provenance des Etats-Unis. Mais, dans le même temps, certaines dissonances ont été perceptibles entre les membres de l’Alliance – ces derniers ne sont pas unanimes dans leur soutien à la position américaine. Il semble que, n’ayant pas réussi à faire apprécier à sa juste valeur la rhétorique américaine à Bruxelles, on l’ait testée à New York. Le travail du Conseil de sécurité a subi "l’influence délétère" de la rencontre de Bruxelles, estime Vitali Tchourkine. Le projet de résolution présenté par la France s’est avéré être une coquille vide. Selon le représentant permanent de la Russie à l’ONU, ce document "détourne totalement du bon chemin" le travail du Conseil de sécurité. Il est temps de se remettre à plancher sur une résolution sérieuse qui reprenne les 6 principes de règlement du conflit.

Un article de Dmitri Nechkov
(Izvestia 21/08/2008)
Transmis par Linsay



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