C’est la plus longue prise d’otage que je connaisse et, comme toute prise d’otage, elle s’est doublée pour une grande majorité du syndrome de Stockholm !

Ne cherchez pas cette prise d’otage à l’étranger, dans les pays dits du Sud. Non, elle est là, chez nous, en France et dans tous les pays dits « civilisés », dans les pays capitalistes, oui je préfère cette expression à « pays riches » car la richesse concerne rarement, pour ne pas dire jamais, tous les habitants d’un pays.

Cette prise d’otage nous concerne tous mais nous nous croyons libres car elle est subtile et, parfois même, comme dans le syndrome de Stockholm, nous en sommes les acteurs.

Vous avez trouvé à quoi je fais allusion ?

Allez un petit effort…

Le temps, oui le temps. Le temps est pris en otage, notre temps ! Plus le temps de se reposer, de se poser les questions essentielles, de poser le regard sur l’autre, sur ce qui nous entoure, de laisser passer les rêves et les peines, de vivre les chagrins ou les moments de bonheur, de regarder pousser les feuilles ou grandir les enfants, encore moins le temps d’apprendre à vieillir dignement, sereinement, intelligemment.
À peine le temps de naître et de mourir.

Le petit maire de Neuilly devenu président n’est ni le seul, ni le premier, à nous voler le temps. Simplement, il a accéléré encore le mouvement !
Vendre son temps de repos, de formation, travailler plus pour consommer plus et travailler plus encore à n’importe quel prix. Nous voilà embarqués sur un manège qu’ils veulent faire tourner à folle allure. Comment le freiner, comment en descendre ?

Pour l’instant, nous ne sommes que moqués, méprisés, traités de ringards ou d’irresponsables mais, bientôt, nous serons punis comme traîtres ou voleurs pour avoir revendiqué de prendre le temps du soin, de l’apprentissage, de l’amour, de l’ennui ou du rêve ! Les crédits et autres pièges nous ne laisseront même plus libres de ne pas consommer, de refuser de monter dans leur manège ou de vouloir en descendre !

Vous croyez que je divague ? Prenez donc le temps d’y réfléchir.