Violences conjugales : un jugement inconséquent

vendredi 27 juillet 2007
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Rouge Midi avait diffusé la pétition de soutien à l’association Sedire. (Voir article dans la même rubrique). Une manif de soutien avait eu lieu à Dunkerque le 8 décembre, jour de l’audience. La procédure avait été annulée pour vice de forme. Le père débouté l’a relancée...et obtient donc satisfaction !!!

Ci-après l’article paru sur Le Monde du 26 juillet et transmis par Laurent un participant à la manif du 8 décembre et scandalisé à juste titre par la décision du tribunal.

Prison avec sursis pour une mère battue hébergée avec ses enfants par une association

Une mère victime de violences conjugales qui s’était réfugiée auprès d’une association avec ses enfants, à l’insu de son mari, a été condamnée jeudi à trois mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Dunkerque (Nord), qui a relaxé l’association.
La mère, qui était poursuivie par son mari, devra en outre verser 800 euros de dommages-intérêts pour ne pas avoir communiqué au père sa nouvelle adresse lorsqu’elle avait été recueillie du 1er janvier au 4 août 2004 par l’association Sedire à Dunkerque.
Poursuivies, elles aussi, pour « soustraction d’enfants », l’association et sa présidente au moment des faits ont en revanche été relaxées.

Lors de l’audience du 22 juin, le procureur Philippe Olivier n’avait pas requis de peine précise à l’encontre des prévenues, laissant le tribunal « apprécier » si l’« état de nécessité » pouvait être invoqué dans l’affaire.
Hospitalisée en 2003 après avoir été victime de violences de la part de son mari, la prévenue condamnée, Aynour B. avait été orientée par les services sociaux vers l’association d’aide aux femmes battues Sedire.
Elle avait déposé plainte pour violences mais celle-ci avait été classée sans suite, malgré l’ouverture d’une information judiciaire, en raison du départ de son mari en Turquie.

Interrogée par l’AFP, la directrice de Sedire au moment des faits, Mauricette Sauvignon, s’est dite « satisfaite d’être relaxée mais déçue par rapport à » la mère condamnée.
La conséquence de cette décision « par rapport aux femmes est vraiment terrible : cela veut dire qu’on ne peut pas partir, se mettre à l’abri sans communiquer à son mari qui est violent où on se trouve », a-t-elle ajouté.
« C’est complètement délirant », a estimé l’ancienne directrice.

Le jugement a également été vivement dénoncé par la Fédération nationale Solidarité femmes. « Cela me choque profondément, l’histoire est complètement renversée », a déclaré à l’AFP sa vice-présidente Germaine Watine.
Le fait qu’une femme ait été condamnée « pour avoir protégé ses enfants de violence » « casse tout le travail de notre Fédération », a-t-elle poursuivi, rappelant qu’il y avait « des constats » et « des faits précis », les pompiers étant venus chercher la femme battue et ses trois enfants à son domicile.




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