Le sous-emploi touche 1,2 million de personnes

jeudi 27 octobre 2005
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Selon une étude de l’Insee, près de 5 % des actifs subissent un temps partiel imposé.

Quand on est une femme, jeune, étrangère et sans diplôme, le risque est très grand de se retrouver dans une situation de sous-emploi (aussi appelé le « temps partiel subi »). En 2004, selon une récente étude de l’Insee, ce sont 4,8 % des actifs (soit 1,2 million de personnes) qui subissent un sous-emploi - dont la grande majorité contrainte de travailler moins de vingt heures par semaine, seule alternative au chômage -, contre 4,6 % en 2002.

Selon le Bureau international du travail (BIT), le sous-emploi regroupe l’ensemble des personnes travaillant à temps partiel, souhaitant travailler davantage, disponibles pour le faire, et cherchant ou non un autre travail. Les femmes sont donc les plus touchées par le phénomène, représentant près de 80 % des effectifs des « sous-employés ». Rapporté à la population active totale, le sous-emploi chez les femmes atteint 8,4 %... contre 1,9 % chez les hommes. L’absence de diplôme est un autre facteur aggravant, tout comme la nationalité : les étrangers sont 7,6 % à être sous-employés, contre 4,7 % pour les Français.

Flagrant dans le tertiaire. Le sous-emploi sévit essentiellement chez les salariés et presque exclusivement dans le tertiaire - là où les créations d’emplois sont les plus nombreuses -, regroupant 93 % des temps-partiels imposés. Ainsi, les secteurs de l’éducation, de la santé, de l’action sociale et des services aux particuliers concentrent à eux seuls la moitié des sous-employés. Quant au type de fonction, ce sont le nettoyage, l’entretien ménager ou encore le gardiennage (28 %) qui remportent la palme du sous-emploi.

Bien entendu, les personnes sous-employées sont bien plus fréquemment que les autres sur des contrats à durée déterminée ou contrats saisonniers. Là où 7 % de l’ensemble des actifs occupés sont soumis à ce type de contrat, cette part monte à 32 % pour les personnes en sous-emploi.

Dégât collatéral des politiques volontaristes en faveur de l’emploi, le taux de sous-emploi est très fort chez les bénéficiaires d’emplois aidés : 18 % pour les hommes et 26 % pour les femmes. Ainsi, 60 % des « contrats emploi-solidarité » et 35 % des « contrats emploi consolidé » (remplacés depuis la loi de cohésion sociale par le « contrat d’accompagnement dans l’emploi ») sont occupés par des « sous-employés ». Ces contrats sont plus de huit fois sur dix à temps partiel, avec une durée hebdomadaire du travail inférieure à... vingt heures.

Enfin, 64 % des personnes sous-employées souhaiteraient travailler davantage tout en restant dans le même emploi. L’étude illustre la montée en puissance en France de l’inquiétant phénomène des « travailleurs pauvres ».

J-.C. C.




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