Déchainement médiatique sur l’échange des prisonniers

mercredi 6 juin 2007
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EDITION SPECIALE
05 Juin 2007

Un « échange de prisonniers » entre les FORCES ARMEES REVOLUTIONNAIRES DE COLOMBIE (FARC) et le gouvernement colombien devrait être à l’ordre du jour de la réunion du G8. Le sujet ne sera probablement abordé que brièvement mais il occupera sûrement une place de choix dans les communiqués de presse de l’Elysée

Les médias français serviles mettent d’ores et déjà cet évènement au crédit du Président SARKOZY DE NAGY BOCSA qui accorde ainsi spectaculairement son appui à ALVARO URIBE un des dirigeants les plus répressifs et meurtriers de la planète, un pratiquant résolu du terrorisme d’Etat, un ferme soutien des escadrons de la mort qu’il accueillait dans son ranch dans les années 80, un protecteur des trafiquants de drogue et un des plus fidèles serviteurs des Etats-Unis.

Dis-moi qui tu soutiens, je te dirai qui tu es !

Un communiqué des FARC du 4 Juin - traduction ci-dessous - donne une plus juste idée de la situation en COLOMBIE et de la réalité de cet « échange ».

La tromperie

1- Avec la libération orchestrée des prisonniers, le Président cherche à masquer sa véritable intention d’empêcher les autorités judiciaires de progresser dans leurs enquêtes sur des parlementaires, des militaires, des personnalités et sur son propre gouvernement au sujet de leurs relations avec la narco-para-politique et de sa responsabilité dans les crimes nombreux et épouvantables contre des civils accusés de soutenir la guérilla et tout aussi inutilement il prétend émettre un écran de fumée pour cacher l’espionnage téléphonique qu’il a lui-même ordonné et utilisé et sa servilité chaque jour plus indigne devant les diktats de la Maison Blanche.

2- Cette farce Uribiste est une autre tromperie vis-à-vis des familles et des amis des prisonniers des deux côtés qui, de surcroît, falsifie les caractéristiques des prisonniers pour gonfler les chiffres et met dans le même sac :

- des guérilleros, lesquels maintiennent leur dignité révolutionnaire en repoussant la tromperie de la proposition et en exigeant un véritable échange
- des déserteurs qui ont trahi les FARC et qui, de ce fait, ont cessé d’être des guérilleros et ne peuvent naturellement plus faire l’objet d’aucun échange
- des civils accusés d’être des guérilleros

3- L’annonce démagogique de libération unilatérale des prisonniers n’a rien à voir avec un véritable échange entre l’Etat et l’insurrection révolutionnaire dans lesquels seront définis : critères, dates, nombres, garanties et mécanismes. Les FARC repoussent les fausses promesses de ceux qui prétendent transformer l’appel national à un échange humanitaire en propagande pour porter remède aux blessures résultant de la politique néolibérale [1]et terroriste d’un régime illégal comme celui d’URIBE.

4- la concrétisation d’un accord d’échange exige réalisme politique et sérieux de la part du gouvernement et l’abandon du double jeu officiel qui prévaut : tandis que pendant qu’il nous distrait avec la propagande sur la libération des prisonniers, les troupes officielles continuent de tenter des opérations de sauvetage à feu et à sang sans accorder aucune importance à la vie et à la santé des prisonniers. Nous réaffirmons aujourd’hui la nécessité de dégager les communes de Flondo et Pradera pour concrétiser là- bas les termes d’un accord humanitaire. [2]

Ajoutons (5 Juin 2007), ce que les FARC ne précisaient pas dans leur communiqué du 4 Juin, que certains prisonniers qui n’ont rien à voir avec les FARC sortent de leurs prisons devant les caméras de télévision et sont conduits discrètement dans d’autres et que la libération spectaculaire de RICARDO GRANDA, dirigeant des FARC enlevé dans la rue à CARACAS par un commando colombien infiltré au Venezuela en 2004 en complète illégalité enlève une belle épine du pied à URIBE.

05.06.2007
comaguer@nomade.fr


[1NDT : Dans le cadre de cette politique néolibérale les escadrons de la mort sont utilisés non seulement contre la guérilla mais aussi contre toute personne soupçonnée de la soutenir et contre les militants syndicaux. La justice colombienne tente ainsi en vain de faire extrader pour les juger des cadres de la multinationale bananière US Chiquita qui avait eu recours aux services des paramilitaires pour faire assassiner des militants syndicaux dans les plantations

[2NDT : Les FARC font allusion à des opérations menées par l’armée colombienne dans des zones où celle-ci suppose que sont détenus les prisonniers des FARC et visant à les libérer par la force au risque de provoquer un bain de sang dont, évidemment, elle rendrait les FARC responsables.
Les FARC demandent au contraire que les échanges aient lieu dans des zones démilitarisées.



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