Rencontre PC/ PS du 13 juillet : mini revue de presse

jeudi 14 juillet 2005
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Le PS et le PC renouent le dialogue pour préparer la présidentielle de 2007

LEMONDE.FR | 14.07.05 | 09h02 • Mis à jour le 14.07.05 | 09h48

Les deux plus importants partis de gauche français ont renoué, mercredi 13 juillet, le dialogue, interrompu avec la campagne du référendum du 29 mai, par une rencontre au sommet entre François Hollande et Marie George Buffet, qui devrait se prolonger par un débat élargi aux "citoyens de toute la gauche" au mois de novembre.

A l’issue de l’entretien au siège du PS, qui a duré 1 h 20, la secrétaire nationale du PCF, qui conduisait la délégation communiste, a insisté devant la presse sur la nécessité de "préparer une alternative antilibérale contre la droite" en vue de l’élection présidentielle. "Le vote des Français" ne doit "pas être volé", a souligné la dirigeante communiste.

Selon la délégation du PCF, "il faut, pour gagner, que la gauche se rassemble dans toutes ses composantes, sans exclusive", ce qui implique entre autres la présence, si elle le souhaite, de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) d’Olivier Besancenot, l’une des composantes du "non de gauche" du 29 mai.

Mme Buffet a proposé au PS - comme elle l’a fait à "toutes les forces politiques, syndicales, associatives de la gauche" - de "co-organiser, le 26 novembre, l’assemblée des délégués des forums citoyens" qui se sont tenus un peu partout en France ces derniers mois à l’initiative du PCF. Le congrès du PS se sera achevé le week-end précédent au Mans. Cette réunion a pour but de préparer "un programme politique antilibéral", selon Patrick Cohen-Seat, qui accompagnait Mme Buffet. Pour les communistes, "il n’y aura pas de victoire de la gauche sans une dynamique populaire".
"AUCUNE EXCLUSIVE"

Le premier secrétaire François Hollande a donné son accord. "Nous allons à toutes les réunions où nous sommes invités pour préparer le changement en 2007", dès lors qu’il s’agit d’"être utiles" au rassemblement de la gauche, a déclaré M. Hollande à la presse.

"Le Parti communiste invitera qui il veut. Nous ne lançons aucune exclusive à l’égard de quiconque", mais "il faut savoir si certains, qui jusqu’à présent ont refusé la participation au pouvoir, voudraient maintenant y venir", a-t-il dit dans une allusion à la LCR.

Le numéro un socialiste a toutefois souligné qu’il était "souhaitable que la collaboration populaire soit complétée par des discussions entre partis". Le PCF n’en disconvient pas, selon M. Cohen-Seat.

M. Hollande a aussi affirmé le rôle prééminent du PS dans l’union de la gauche. "La force principale du rassemblement doit forcément être la première à fixer la ligne du rassemblement", a-t-il dit. Il a souhaité qu’"au milieu de l’année 2006", la gauche soit "en état de passer un contrat politique de gouvernement".

Selon M. Cohen-Seat, "une question majeure se pose à la gauche : comment refermer la parenthèse libérale ouverte en 1983". Les deux partis ont convenu d’examiner ensemble ce que recouvrait exactement le libéralisme, a-t-il ajouté.

Avec AFP

Flirt timide entre Buffet et Hollande

PS et PCF se reparlent mais sont loin des projets communs.
Par Paul QUINIO

Libération du jeudi 14 juillet 2005

Une réunion commune d’une heure et demie. Mais une conférence de presse chacun de son côté pour en dresser le bilan. Hier, le premier secrétaire du PS, François Hollande, avait invité son homologue du PCF, Marie-George Buffet, au siège du PS, rue de Solférino à Paris. Des retrouvailles postcampagne référendaire « amicales et sincères », a résumé à la sortie le patron du PS. « Nos désaccords sur l’Europe ne sont pas oubliés. Ils existent. Mais il faut les dépasser », a-t-il ajouté.

« J’ai tenu à réaffirmer que toutes les caricatures à l’égard du non de gauche à la Constitution européenne devaient être proscrites », a précisé Marie-George Buffet en référence aux accusations de « populisme », voire de « xénophobie » lancées par certains animateurs du camp du oui à l’encontre des antitraité.

Soucieuse de continuer à faire vivre le non, la leader du PCF a insisté sur le fait que « le vote des Français ne devait pas être volé ». Pas question de dire oui d’emblée à la proposition du PS, d’élaborer assez rapidement, d’ici mi-2006, « un contrat de gouvernement » pour préparer l’alternative à la droite en 2007. La voie proposée par la patronne du PCF : l’organisation de forums « populaires » ouverts à toutes les forces de gauche, « sans exclusive ». « Il n’y aura pas de dynamique à gauche si le peuple ne s’empare pas du débat », a insisté Marie-George Buffet, en précisant qu’il n’y a pas « d’a priori » à avoir sur la présence dans ces discussions de l’ensemble des forces de gauche.

Il s’agit donc de ne pas en écarter l’extrême gauche, et plus particulièrement la LCR d’Olivier Besancenot, avec qui le PCF a mené campagne avant le 29 mai.

La secrétaire nationale du PCF a d’ailleurs déjà proposé de coorganiser un forum national le 26 novembre, juste après le congrès du PS qui se tiendra au Mans du 18 au 20 novembre. Le PS se veut « tellement unitaire » qu’il répondra « aux invitations lancées sans exclusive », a affirmé de son côté François Hollande. Tout en précisant que l’urgence pour lui reste de bâtir un programme de gouvernement. Une manière de renvoyer la LCR et toute une partie de la gauche radicale à leur stratégie de non-participation au pouvoir.

Cette première reprise de contact montre que le PS et le PCF se reparlent. Et semblent prêts à mener à la rentrée des initiatives communes contre la droite. Pour le reste, et donc l’essentiel, c’est-à-dire la préparation de la présidentielle, les socialistes seraient plutôt pressés ; les communistes, forts du succès du non, attendent pour voir...

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