Breton refuse de sentir le gaz.

mardi 5 décembre 2006
popularité : 4%

Cet article est paru avant la décision du conseil constitutionnel qui, comme chacun sait, est indépendant, neutre et surtout pas politique ! Après tout ses membres ne sont désignés que par le chef de l’Etat, le président de l’Assemblée Nationale et celui du Sénat...
On imagine sans peine l’embarras de Breton depuis...

Le ministre de l’Economie, Thierry Breton, a ouvert très grand son parapluie après la décision de la justice reportant la réunion du conseil d’administration de Gaz de France, qui devait voter le traité de fusion avec Suez.

Une décision qui bouleverse tout le calendrier de l’opération proclamée en grande pompe par Dominique de Villepin le 25 février.

Dès l’annonce de la décision de la cour d’appel de Paris, Breton s’est fait un devoir de préciser "off" quelques points à des journalistes accrédités auprès de son ministère.

PRIMO : "L’annonce de l’opération par Villepin lui-même a été une vraie connerie".

DEUZIO : "Mon travail a consisté à faire voter l’ouverture du capital de GDF par le Parlement." sous entendu : la fusion, c’est l’affaire de Villepin.

TERTIO : "Il faut que la direction de GDF se décide enfin à respecter scrupuleusement les règles et les procédures qui s’imposent à l’entreprise."
Pour une entreprise - encore - publique, ça c’est une idée qu’elle est bonne !

Les membres du cabinet de Breton ont été priés de relayer les positions du patron.
L’un deux, devant les journalistes qui l’interrogeaient, a posé innocemment ces questions :

« Comment la direction d’une entreprise comme GDF, rompue au dialogue social, a-t-elle pu oublier de consulter son comité d’entreprise européen ?

Comment les cabinets d’avocats de GDF, qui, depuis des mois, gagnent des fortunes d’honoraires, ont-ils pu laisser la direction se ridiculiser à ce point ? »

Bonnes questions, mais auxquelles ce collaborateur de Breton s’est bien gardé de répondre.

Il ne faut quand même pas rêver...

Les dirigeants de Suez, beaucoup moins bien élevés, se font, eux, un plaisir d’y répondre.

Tel cet adjoint de Gérard Mestrallet :

"Personne ne pourra nous convaincre que les gens de GDF n’ont pas commis volontairement cette erreur. En réalité, Cirelli, qui craint pour son avenir personnel, n’est plus chaud du tout pour la fusion".

Le même poursuit :

"Si Villepin et son cabinet cessaient de lui mettre un pistolet sur la tempe, Cirelli annoncerait qu’il renonce à la fusion, mais politiquement il ne peut pas le faire."

Et puis ce n’est jamais que de l’avenir énergétique de la France dont il s’agit.

Le Canard enchaîné du 29 novembre 2006.

Transmis par Linsay



Commentaires

Sites favoris


20 sites référencés dans ce secteur