Homicides à Marseille, la population se mobilise

jeudi 20 avril 2023
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A leur demande, l’ANC est associée à l’action d’associations marseillaises qui appellent à la mobilisation face à la vague de crimes qui secoue la cité et touche particulièrement la jeunesse. Samedi 15 avril ensemble nous appelions à une réunion. Celle-ci rassemblait principalement les premières et premiers concernés. Familles endeuillées, populations traumatisées, habitantes et habitants vivant dans la crainte de la balle perdue...mais toutes et tous déterminés à interpeller les pouvoirs publics pour les mettre devant leurs responsabilités. Une tribune nationale est en cours de signatures. L’article ci-dessous présente la démarche et le lien en fin d’article renvoie à la signature de cette tribune.

Homicides à Marseille, le début d’une cause nationale !

"Les solutions que nous défendons se trouvent dans les mesures de prévention qui sont nombreuses et qui doivent ouvrir la voie vers la désistance soit tout ce qui amène un homme, une femme à quitter la voie de la délinquance. Sans surprise, selon des recherches scientifiques, avoir un emploi, un logement et des liens sociaux forts favorisent l’insertion et la réinsertion." Katia Yakoubi , militante associative et co-responsable du livret Quartiers Populaires [1]

Fusillades : Ça tire dans le tas sans distinction !

Elles ont fait 15 morts depuis le début de l’année dans la cité phocéenne. Une histoire qui se répète chaque semaine. Les dernières attaques meurtrières avec armes lourdes fussent des descentes meurtrières en tirant dans le tas. Les derniers jeunes qui ont succombé aux balles sont des travailleurs, sans histoires. Les habitants des quartiers sont terrorisés et évoquent pour certains des « zones de guerre ». Aucun enfant ne rêve de devenir dealeur et de mourir sous les balles. Chaque enfant mort touche les habitants de Marseille dans ses tripes. Il s’agit d’une jeunesse gâchée et de familles endeuillées.
Les marseillais et marseillaises ne veulent plus se taire et laisser la peur et la fatalité faire de leurs vies un enfer. Les pouvoirs publics ont le devoir de restaurer la paix et la confiance dans tous les quartiers de France.

Ensemble vers la voie de la désistance

Un collectif se crée avec des familles endeuillées, des associations, des militants, des policiers et élu.e.s de la ville de #marseille. Un collectif du 1er Mai qui exige la mise en place des mesures phares efficaces pour enrayer les violences et la précarité. Cela ne peut être rendu possible que dans la concertation la plus large et la prévention à long terme et de manière pérenne. Ce collectif veut agir dans la co-construction, en évitant toute forme de stigmatisation et de mépris des uns et des autres.

« Ces sujets concernent nous toutes et tous et c’est ensemble que nous devons les porter. »

Les solutions qu’il défend se trouvent dans les mesures de prévention qui sont nombreuses et qui doivent ouvrir la voie vers la désistance.
Il s’agit de mesures urgentes de sûreté bien évidemment et des mesures éducatives et sociales. La sécurité publique, sur la base du triptyque « prévention, dissuasion, sanction ». La restauration de la police de proximité voilà un exemple concret. Le rôle social de la police de proximité participe de l’établissement de la légitimité de l’action policière sur un territoire. Il veulent abattre le mur de la méfiance réciproque entre police et population afin d’améliorer le rapport qu’entretiennent les policier·es avec leur profession (contre le stress, la dépression, le sentiment de rejet des citoyen·nes) et le quotidien de la population (créer un sentiment de sécurité, de confiance ..).
Agir en cohérence et en collaboration avec toutes les instances policières, judiciaires, sociales et politiques qui doivent coopérer et coordonner leurs efforts de prévention en bonne intelligence et en fonction des réalités de terrain.
Les grands discours et la répression pure et dure n’ont démontré aucune efficacité jusqu’à présent pour enrayer ces difficultés bien au contraire. Aujourd’hui est venu le temps de prendre toute la mesure du problème. Ce ne sont pas des mesurettes attendues des pouvoirs publics mais d’actes responsables. Pour le collectif rien ne peut se penser sans faire appel à une refondation de l’École, à l’éradication de la misère et du chômage, à la réduction des inégalités socio-économiques, à la fin de l’impunité dont profitent ceux qui s’estiment au-dessus de la loi, à l’accès égalitaire aux services publics ou encore à une généralisation de la sécurité sociale.
Cette problématique doit être traitée de façon globale et coordonnée avec tous les acteurs de la société.

Tribune : une cause nationale pour l’intérêt général.

Ces jeunes et ces familles endeuillées pour qui l’avenir n’est que chimère et vide de sens. Ils disent stop au massacre, c’est dans ce cadre que les associations et collectifs proposent la signature d’une tribune qui se veut faire l’écho national d’un combat en commun mais aussi l’écriture d’un rapport partagé et coordonné en partenariat avec la LDH, pour faire connaitre les solutions qu’ils et elles proposent au plus grand nombre.

Ras-le-bol général : Plan Marseillais !

C’est parce qu’il y a des armes de guerre dans les quartiers qu’ils sont devenus le lieu de toute cette violence meurtrière.
Le déni de ces zones de non droits où les populations qui y vivent sont majoritairement issues de l’immigration, cette frange de la population stigmatisée et discriminée.
L’éducation nationale va devoir revoir sa copie et s’adapter à la situation discriminatoire que subissent ces élèves, ceci afin de leur permettre de suivre une scolarité dans un cadre républicain serein et sécurisé.
Le temps du déni politique sur ces questions, est révolu, les instances publiques doivent lancer le plan Marseillais travaillé par le collectif pour tous les quartiers de France.
Que la France, à travers son président, ses ministres, les députés et ses institutions prennent toute la mesure du problème des violences meurtrières. Il en va de leur responsabilité pleine et entière quant à l’abandon de ces territoires aux trafics de stupéfiants et trafics d’armes qui ont la main-mise sur les quartiers populaires et leurs familles qui en paient le prix du sang.

Le lien social est rompu

L’Etat a démissionné de ses fonctions de garant de nos droits les plus élémentaires, en se retirant progressivement de ces territoires par la suppression des subventions aux associations, suppression de la police de proximité, des services publics, des centres sociaux... tous ces services qui engendraient par les moyens alloués, du lien social.
Le collectif appelle tous les quartiers de France à rejoindre leur appel National pour sauver la jeunesse des quartiers, des banlieues, des cités.
« Monsieur Macron, Monsieur Darmanin : Il n’y a pas deux poids deux mesures en république. Le respect et la citoyenneté des familles, se doivent d’être réciproques. Ne nous demandez pas, alors que nous sommes sacrifiés sur l’autel de décennies d’incuries politiques, de devoir supporter vos échecs, alors que nous encaissons déjà l’insupportable, ces difficultés sont pour nous insurmontables, car assassines. Aucun gouvernement n’a jamais été à la hauteur des enjeux. Sachez faire preuve de bienveillance, de sincérité, de considération, de justice et de grandeur pour les banlieues de France. Banlieues de France, rejoignez-nous, soutenez notre appel National et signez la tribune qui appelle à sauver la jeunesse de nos quartiers. Il en va de notre honneur pour la Paix de nos enfants. Ils méritent la considération de la République. Nos parents et grands-parents ont sauvé la France pendant la guerre, aujourd’hui elle se doit de sauver leurs enfants. » Dalila, membre du collectif et signataire de la tribune.

Lien pour la signature :

https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSdIc9zNz1bAOMlA7pmyIle45ScLDUgw1x_zOKVsXDzfhgfVqA/viewform?fbclid=IwAR1d3q3JSZ-4XDUCE88j0rIKCvOA5N4GGozyv7SqfzEZe3vm9XUe-OYfIho


[1Pour la FI NDLR.



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