Gaza 21 mai 2017

mardi 22 mai 2018
par  Dr Benjelloun
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L’espace entre nous et le temps dresse des places étroites
Des filtres qui nous font percevoir les ombres naissantes
De nos doubles dans le suc des rêves
Nous les guettons ces brouillonnes formes
Elles rompent le cercle de nos saisons fébriles
Où les crépuscules lèvent des vents mauvais
Les fauves dont nous sommes les proies
Aiguisent les mots, les sortent de leurs gonds
Les jettent acérés. Ils font saigner le sens.
Prélude d’un nouveau décor terrestre.
D’une halte l’autre nous déposons des graines
De notre jeunesse trésor trop encombrant
Pour notre course vers le rai qui annonce
Une autre écriture de la lumière
Et le surgissement de l’infini au détour
D’une hésitante et timide clarté.
Nous marcherons, traverserons ces places
Et rencontrerons la substance de nous-mêmes
Dissipée par la distance
Celle ouvragée par l’arrachement de notre grenadier
De notre olivier
Nous en sommes les branches desséchées
Et frileuses frappées par l’orage de la séparation
Leurs racines tragiques pointent vers un ciel reculé
Mais toujours vives elles boivent à des fontaines secrètes
Nous marcherons vers les frontières écroulées
Guidés par des cerfs-volants colorés
Et les effluves des vies que nous avons semées
Maintenant pressés de replonger dans notre terre dérobée
Nous marcherons
Et si les jambes nous manquaient
Sur nos mains et notre front nous monterons
Jusqu’à nous.

Badia Benjelloun



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